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Un moteur électrique pour les bateaux de pêche commerciaux pourrait voir le jour en avril 2019

Publié le 27 août 2018 à 17:42, modifié le 27 août 2018 à 17:51

Par: CIMTCHAU

Une entreprise gaspésienne spécialisée dans l’innovation technologique maritime estime qu’elle pourrait permettre à tous les bateaux commerciaux et industriels de troquer leur moteur à essence pour un moteur électrique dès la mise en marché prévue pour avril 2019.

En attente d’une certification émise par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MÉRN), Océan Marine, une entreprise qui s’intéresse depuis 2015 à l’idée d’un module électrique qui pourrait être intégré à n’importe quel navire commercial ou industriel, ne peut toujours pas mettre en place son prototype faute de l’autorisation desservie par le MÉRN.

Toutefois, l’idée a bien germé dans la tête des deux dirigeants depuis mars 2017. Les fournisseurs pour les batteries et le moteur électrique, ont été trouvés. Il ne reste plus l’autorisation du gouvernement du Québec avant de matérialiser le projet.

Selon le vice-président de l’entreprise, François Bossé, l’idée de ce prototype se veut avant tout un pas dans la bonne direction pour la réduction de l’émission des gaz à effet de serre.

« Les 16 plus gros cargos produisent plus de CO2 à eux seuls que tout le transport terrestre », a-t-il expliqué.

En réalité, la production de dioxyde de carbone des 15 plus gros bateaux commerciaux au monde en 2017 ont pollué autant que les 760 millions de véhicules, peut-on lire notamment sur plusieurs sites environnementaux.

« Notre module électrique contient un moteur électrique de l’entreprise québécoise, TM4, et nos batteries proviennent d’un autre fournisseur canadien. Le module qui contiendrait les sept batteries et le moteur; permettrait l’implémentation du produit dans n’importe quel bateau commercial ou industriel. On ne ferait pas des bateaux, mais seulement implémenter notre module dans le navire», a soutenu François Bossé.

Seule la Norvège possède une expertise dans ce domaine selon François Bossé, ce qui pourrait permettre à cette entreprise québécoise de connaître une croissance rapide. Bien que le moteur peut représenter une hausse importante du coût pour un navire commercial, il permet aux pêcheurs notamment de diminuer leur coût d’essence de façon importante chaque année.

Selon les évaluations sommaires, les coûts du module pourraient représenter environ 20% d’un navire de 45 pieds, soit environ 80 000 à 100 000$ en moyenne.

Selon des pêcheurs rencontrés à Grande-Rivière lundi après-midi, les coûts d’une escapade en mer pour la pêche coûte entre 200 et 300$ de diesel pour un bateau de 45 pieds. Plus le navire est gros, plus la facture de carburant est salée. À titre de comparatif, la même journée de pêche en mer avec un moteur électrique en coûterait environ 30$.

Au bout d’une saison de pêche, les marins passent entre 100 et 150 journées sur la mer à pêcher le harang, le homard, le crabe des neiges, la crevette, etc…

Au total, la facture de carburant représente des coûts pouvant atteindre parfois plus de 25 000$ dans certains cas.

« Selon ce que les gens de la Norvège nous ont expliqué, les coûts sont divisés par 10 lorsqu’ils ont heurté pour l’électrification des moteurs», a expliqué François Bossé.

 

Une étude qui augure bien

Selon une étude réalisée par le Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable (CIRADD) du Cégep de la Gaspésie et de l’Île-de-la-Madeleine, une trentaine de pêcheurs gaspésiens et madelinots se sont dits curieux et intéressés à en apprendre davantage sur le prototype qui pourrait être mis en marché au mois d’avril 2019, soit dans huit mois.

« Il y a de la curiosité et de l’intérêt, mais il y a une incertitude quant au prototype comme il n’a pas été testé en Amérique du nord encore. Les pêcheurs ne veulent pas risquer sans savoir qu’ils peuvent être gagnants», a expliqué le chercheur qui a réalisé l’étude, Jean-Daniel Glazer-Allard.

De son côté, Construction Navale Atlantique (CNA) qui est considérée comme l’un des meilleurs centres navals en Amérique du nord, serait tenté d’être le premier à se prêter au prototype avec un bateau commercial d’une longueur de 45 pieds. La résultante de ce partenariat entre CNA et Océan Marine pourrait entraîner plusieurs autres propriétaires de navires commerciaux à heurter dans les prochaines années pour le module électrique selon François Bossé.

Bien que les bateaux de pêche commerciaux demeurent la niche visée pour commencer le projet, toutes les embarcations industrielles seraient également visées à moyen terme par Océan Marine. Que ce soit un traversier, un paquebot, un brise-glace ou encore un bateau de pêche, le prototype s’ajusterait aux besoins du fabricant.