Une autre marche pour maintenir les soins de santé au Témiscouata
Publié le 2 mai 2025 à 18:13, modifié le 3 mai 2025 à 10:05
Par: Jasmin Guillemette

Il y a plusieurs inquiétudes concernant les soins de santé au Témiscouata. Aujourd’hui, une cinquantaine de personnes ont bravé la pluie pour prendre part à une marche, qui était organisée dans le cadre de cette semaine de grève sociale au Bas-Saint-Laurent.
C’est le véritable cheval de bataille des Témiscouatains. Pancartes et parapluies à la main, ils ont crié haut et fort qu’ils tiennent à leurs soins de proximité, devant l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac. « Nos vies ne valent pas moins ailleurs. On tient à préserver nos services de santé de proximité », martèle Odélie Lafrance, intervenante au Centre des femmes du Témiscouata.
« Pour la population que j’ai servi pendant 14 ans, je vois que c’est très important pour eux. Ce n’est pas pour moi seul. Je parle des familles complètes, ce n’est pas seulement dans ce poste et dans ce service. Il y a plusieurs postes qui sont supprimés, mais pourquoi couper dans ses services ? Parce que c’est proximité ? », lance Dr. Nader Hanna, anesthésiste à l’hôpital Notre-Dame-du-Lac.
L’impatience se fait sentir face au manque de communication de la part du CISSS du Bas-saint-Laurent. Le personnel de la santé et les élus souhaitent faire partie des solutions afin de contrer de possibles coupures. « Je pense qu’au niveau des communications, on repassera. Au niveau du partenariat aussi on y repassera. Présentement, il y a un petit groupe au niveau ministériel qui prend les grandes décisions, et on ne se sent pas nécessairement qu’on a de l’écoute sur le terrain. Un moment donné, il faut sentir qu’on a l’écoute. Pas juste te sentir de notre députation qui disent qu’on vous entend, mais de façon concrète qu’on est assis à des tables avec eux pour travailler », explique le maire de Témiscouata-sur-le-Lac, Denis Blais.
Après des découvertures en obstétriques, le laboratoire de l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac est touché par le manque de personnel. Le service fermera ses portes à 16h30 à partir du 3 mai la fin de semaine. Du côté de Pohénégamook, le laboratoire sera ouvert du lundi au vendredi jusqu’à 16h la semaine seulement, sans personne de garde. Le CISSS assure que ce sont des mesures temporaires jusqu’au mois de septembre. Selon des employés, les échantillons doivent parfois se rendre à Rivière-du-Loup par taxi afin d’être analysés. Un délai qui prend minimalement 1h30.
« C’est choquant, et c’est stressant parce qu’on aimerait bien intervenir, mais il nous faut les résultats de laboratoire pour pouvoir poser un diagnostic et intervenir. Ça rajoute du stress au niveau du personnel, de la frustration, parce qu’on aimerait vouloir intervenir, mais on a les mains liées parce qu’on attend », indique un employé du CISSS du Bas-Saint-Laurent qui souhaite rester sous le couvert de l’anonymat.
Le Témiscouata compte continuer de se battre. Le plan de compression du CISSS, déposé à Santé Québec, est toujours en analyse. 35 millions devaient être coupés.