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Un prévenu dénonce ses conditions de détention

Publié le 26 novembre 2018 à 16:39, modifié le 27 novembre 2018 à 10:00

Par: CIMTCHAU

Accusé du meurtre de son père, Johnny Albert attend depuis deux ans la tenue de son procès. Le jeune homme dans la vingtaine dénonce la qualité des soins offerts au Centre correctionnel régional de Madawaska où il séjourne depuis son arrestation en août 2016.

Un simple mal de dent est en train de devenir pour lui un véritable cauchemar. Même si cela peut sembler anodin comme problème, cela fait plus d’un an que nous sommes en contact avec lui et qu’il nous dit qu’il veut rencontrer un dentiste. Johnny Albert nous a contactés depuis la prison.

«J’ai eu des maux de dents que j’ai réussi à apaiser la douleur. Je prends de la soie dentaire, je n’ai pas le choix de déchirer des chandails pour me procurer des petits fils de soie dentaire», affirme-t-il.

Selon une porte-parole du ministère, toutes les demandes relatives aux soins dentaires sont évaluées au cas par cas par les services médicaux de l’établissement.

Le manque de soins dans les prisons a  déjà été dénoncé par la vérificatrice générale de la province. «La situation au niveau des soins médicaux est périlleuse parce que les ressources nécessaires pour donner des soins de qualité ne sont pas présentes», commente le spécialiste en question carcérale, Jean Claude Bernheim.

Selon ce spécialiste, la situation n’est pas unique au Nouveau-Brunswick. L’accès aux soins de santé mentale serait particulièrement négligé. Pour Johnny Albert, faire travailler les prisonniers pourrait faire partie de la solution. «C’est une forme de punition de garder les prisonnier à rien faire, ils ont amplement de temps à penser à la cause de leur incarcération, mais garder quelqu’un d’inactif trop long peut aussi être une forme de torture qui poussera l’accusé à devenir dangereusement incapable de bon jugement», confie-t-il.

La loi empêche toutefois aux autorités de prévoir des activités à un prévenu tant qu’il est présumé innocent. Et dans 70 % des cas, les condamnés écopent de peines de moins de trois mois.

«Avec des peines courtes comme ça, il n’est pas vraiment possible d’entreprendre une dynamique pour que les détenus acquièrent de l’éducation, de la formation», explique M. Bernheim.

L’expert croit que le Canada doit moderniser ses façons de faire et prendre exemple sur certains pays européens en matière carcérale.   Johnny Albert est attendu en cour le 3 décembre prochain pour des démarches préparatoires. On ignore encore la date de son procès.