C’est une ballade en auto que la jeune étudiante de 22 ans n’est pas près d’oublier. Après avoir passé quelques jours en vacances au Québec, Shanie-Lee Brideau Noël  retournait paisiblement à la résidence familiale d’Allardville en empruntant le chemin des Ressources comme elle le fait habituellement pour sauver du temps. À mi-chemin, elle aperçoit une fourgonnette pâle immobilisée en bordure de la route et une femme lui faisant signe d’arrêter.

«Elle était là et elle faisait des signes en voulant dire d’arrêter. J’ai arrêté pour y demander qu’est-ce qu’il y avait. Elle m’a dit qu’elle avait une crevaison.  (…) Je suis une fille assez débrouillarde. J’ai toujours un jack et les outils pour changer un pneu dans ma voiture. J’ai pensé que je pouvais l’aider »,  souffle la jeune étudiante du CCNB de Dieppe.

Une fois descendu de sa voiture pour s’enquérir de la présumée crevaison, un homme fait irruption par la porte latérale. Elle se défend et le blesse avant qu’un autre individu s’en prenne à elle.

« Il l’a ouvert vraiment vite la porte. Je me suis tourné comme ça et le gars a essayé de me pogner. Moi je l’ai pogné par la figure pis je l’ai blessé à l’œil. (…) J’ai blessé ce gars-là et c’est là que l’autre a sorti. C’est là qu’il  m’a poussé à terre et il s’est mis à me frapper avec ses pieds », se rappelle la femme.

Après s’être débattue, Shanie-Lee réussi à prendre la fuite avec sa voiture. Mais l’histoire ne termine pas là… alors que le trio la pourchasse pendant plusieurs minutes avant de faire demi-tour.

« Peut-être cinq ou six minutes. Je sais qu’ils étaient vraiment collés dans mon parechoc », se remémore-t-elle.

Shanie-Lee se considère très chanceuse d’être encore en vie aujourd’hui. Elle croit que c’est son père décédé en 2011 qui a été son ange gardien. « C’est sûr que je ne vais plus arrêter pour aider du monde dans ce chemin la », laisse-t-elle tomber, la voix tremblotante.

Un chemin forestier carrément déconnecté

Aux dires de la mairesse de Saint-Quentin, Nicole Somers, il s’agit d’un secteur rarement patrouillé  par les policiers faute de réseau cellulaire et de communications radio. Elle déplore l’absence de réseau cellulaire dans ce chemin forestier de 140 kilomètres.

« La GRC nous dit qu’elle ne peut pas se rendre. Les agents doivent se rencontrer dans le milieu du chemin parce qu’ils doivent y avoir du support qui doit venir à leur rencontre.»

Elle déplore aussi cette agression gratuite et tentative  d’enlèvement. Malgré des pressions de la Chambre de commerce locale, d’élus régionaux et de la GRC dans les dernières années auprès de Fredericton, c’est silence radio. Or, avec les récents événements, le dossier sera relancé.

«Je ne peux peut pas croire qu’en 2022 qu’on a encore une route numérotée qui appartient à la province et qui n’est pas couverte par aucun réseau  (…) On a une rencontre justement ce soir. On va en parler. On va entamer des procédures », assure l’élue.

Les présumés auteurs de cette agression gratuite et tentative d’enlèvement n’ont pas été arrêtés.