Procès de Denis Picard : le verdict de culpabilité porté en appel
Publié le 12 avril 2021 à 18:24, modifié le 12 avril 2021 à 20:35
Par: Catherine Pellerin

L’avocat de Denis Picard a décidé de porter le verdict de culpabilité en appel. Son avocat, qui avait 30 jours pour effectuer cette démarche, demande donc à la Cour d’appel du Québec d’annuler le jugement et d’ordonner la tenue d’un nouveau procès.
Rappelons que l’homme a été reconnu coupable de meurtre au premier degré le 31 mars dernier.
L’avis d’appel a été officiellement déposé ce lundi. À la suite du procès, l’avocat de Picard soulève des questions de droits et de fait.
« La juge de première instance a erré en concluant à l’admissibilité de la quasi-totalité de l’opinion de Jacinthe Prévost concernant les projections de sang retrouvées sur la garde-robe et le mur la caractérisant », peut-on lire notamment dans la requête en autorisation d’appel, comportant des questions de fait.
Également, Me Félix Antoine T. Doyon questionne les directives données au jury par le juge.
« Le juge de première instance a erré en droit en renversant le fardeau de la preuve dans l’arbre décisionnel en invitant le jury à se poser la question à savoir « Colette Émond consentait-elle à l’activité sexuelle en question? ». Contrairement à ce que la juge a écrit dans l’arbre décisionnel, l’élément essentiel qui devait être établi hors de tout doute raisonnable était l’absence de consentement de madame Émond à l’activité sexuelle en question », explique l’avis d’appel sur des questions de droits.
Également, il est suggéré que « la juge de première instance a erré en droit en résumant la preuve de manière inéquitable lorsqu’elle dirigeait les jurés relativement la preuve établissant les éléments essentiels du crime d’agression sexuelle. […] La juge a implicitement et erronément incité le jury à rejeter la défense en donnant en quelque sorte son opinion sur le verdict »
Le dossier sera entendu devant la Cour d’appel du Québec, qui déterminera si des erreurs ont été commises.
Un processus complexe et très long, qui risque de prendre des mois. Une autre dure épreuve pour la famille de la victime, Colette Émond, cette femme de 75 ans de La Pocatière qui a été tuée dans son logement.