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Pompiers noyés à Saint-Urbain : « une victime à sauver », même avec une veste de flottaison

Publié le 30 avril 2024 à 17:29, modifié le 30 avril 2024 à 17:30

Par: Jérôme Gagnon

Les inspecteurs de la la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), derrière le rapport présenté dans les dernières semaines, estiment que l’habit de combat que portaient les pompiers qui se sont noyés l’an dernier à Saint-Urbain n’a pas joué un rôle déterminant dans l’accident.

Caroline Pelchat et François Lachance ont témoigné ce mardi dans le cadre de la journée de l’enquête publique présidée par la coroner Andrée Kronström. Il a été question des tests effectués sur la flottabilité des habits de combats d’incendie.  La CNESST a tenté d’avoir d’en savoir davantage. Selon leur propre analyse, un pompier qui effectue une chute à l’eau avec un habit de combat d’incendie, même avec une veste de flottaison, devient également une victime à secourir.

« À voir les roulottes qui descendaient dans la rivière, même avec un VFI puis un “dry suit”, peut-être que la résultante aurait été la même au final», a laissé entendre Mme Pelchat, à propos de l’hypothèse où la veste de flottaison individuelle (VFI) ou la combinaison de plongée aurait été portée.

Dans son rapport, la CNESST a notamment identifié l’absence de formation pour le travail près de l’eau parmi les causes du drame. Une formation aurait permis aux victimes de prendre de meilleures décisions dans leur intervention, a noté l’inspectrice.

Un processus de suivi a été fait auprès de Saint-Urbain. La municipalité travaille afin de créer un nouveau plan de sécurité civile. De la formation sera également offerte pour les employés. De plus, un guide pour le sauvetage nautique est en élaboration par le ministère de la Sécurité publique, a révélé Caroline Pelchat.

L’argo sous la loupe

Mardi après-midi, il a été question de tous les aspects liés à l’Argo. L’opération afin de sortir le véhicule de la rivière du Gouffre aura pris près 6h et son état était particulièrement endommagé.

Patrick Gauthier, vice-président d’une entreprise dédiée à ces véhicules amphibies, a expliqué qu’un tel engin n’est pas confectionné pour être conduit dans des eaux agitées ou lorsqu’il y a du vent.

«Idéalement, il ne faut pas aller sur des grands plans d’eau pour ne pas avoir l’effet du vent ou des vagues», a-t-il souligné.

« Une tempête parfaite »

En fin de journée, le géographe consultant Philippe Bourdon est venu expliquer que plusieurs facteurs météorologiques et hydrographiques se sont combinés pour créer une situation explosive, le jour des événements.

Les sols et les lacs du bassin versant déjà saturés d’eau, la fonte de la neige des montagnes et la topographie en pente se sont additionnés pour causer un gonflement majeur des rivières, dont celle du Gouffre qui a connu sa pointe de crue vers 13h30.

En 39 heures, il est tombé en moyenne 162 mm de pluie dans la région de Charlevoix, dont 36 mm en 3 heures au plus fort de l’événement vers 11h.

L’enquête prend une pause. Elle reprendra officiellement ses activités le 13 mai prochain.

Avec les informations de Dominique Lelièvre, Journal de Québec