Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Plan de protection du caribou : l’industrie forestière se pose des questions

Publié le 6 mai 2024 à 15:58, modifié le 6 mai 2024 à 15:58

Par: Louis-Philippe Morin

La semaine dernière, le gouvernement du Québec annonçait ses mesures de protection du caribou de la Gaspésie… Et, après les environnementalistes, ce sont les producteurs forestiers qui estiment que le plan manque de clarté. On imaginait qu’après une annonce de 60 millions de dollars le plan serait clair… mais les producteurs de bois attendent la conclusion d’une nouvelle consultation, de 90 jours, du gouvernement. On espère que cette étape est l’arbre qui cache la forêt.

« On attendait cette date-là comme tout le monde… On jase avec les autres : avez-vous appris d’autres choses? Je vous dirais que l’annonce de la semaine dernière, je n’ai pas appris rien de nouveau. », nous dit Pierre-Luc Arsenault, directeur général du Syndicat des producteurs forestiers de la Gaspésie

 

On s’attend d’un plan à 60 millions de dollars qu’il soit clair et révolutionnaire. Or, le gouvernement de la CAQ, qui a accouché de son très attendu plan de protection du caribou, laisse pantois bien des organisations… comme les producteurs de bois.

« On croit comprendre qu’il y aura d’autres consultations. C’est sûr que s’il y a un impact, une baisse de volume en forêt publique, on ne veut pas que les industries soient mises à mal. », précise monsieur Arsenault.

 

Donc, après des consultations de plusieurs mois sur l’avenir du caribou… après avoir entendu le public, les environnementalistes, les représentants des travailleurs forestiers, les biologistes… après des menaces du gouvernement fédéral d’imposer un plan de sauvegarde… le gouvernement retourne en consultation pour 90 jours, afin, nous dit le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, de peaufiner son plan et démêler la situation et clarifier la géographie des territoires où on pourra couper du bois sans déranger le caribou. En attendant, les producteurs privés de bois proposent des solutions.

« En forêt privée, on est tout le tour de la Gaspésie. On est très loin du territoire du caribou. Sur le côté nord, on n’y touche même pas, sur les cartes qui ont été présentées. C’est une forêt de proximité. On parle d’un bilan de carbone… Un réseau de transport court. C’est sûr qu’on a des volumes de disponibles tout le tour de la Gaspésie si jamais il y a une baisse de volume. » , propose le directeur général.

 

Nous avons contacté Maïté Blanchet-Vézina, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, qui est aussi la ministre responsable de la région, on nous répond que…

« Les intentions de modification réglementaire et leur application font l’objet d’une consultation publique en ce moment. C’est au terme de cette consultation que nous connaîtrons l’impact réel de la stratégie sur les activités économiques. »

 

Pris entre l’arbre et l’écorce, le gouvernement doit tenter de sauver un mammifère en voie d’extinction… et encourager une des économies les plus importantes de la région. Et les questions sont nombreuses…

« On sait qu’il y a une enveloppe de 60 millions. Est-ce que ce sera simplement pour faire des parcs? Est-ce qu’il y aura de l’aide pour la mobilisation des bois? Est-ce qu’il y aura des mesures pour l’industrie? Pour la forêt privée? On ne sait pas, on ne sait rien. », soupire monsieur Arsenault.

 

Les consultations se poursuivent donc… Voyons voir si un point d’équilibre sera atteint et que tout le monde sera enfin satisfait dans cet épineux dossier.