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Pénurie de moutarde :Une entreprise de New Carlisle en subit les contrecoups

Publié le 2 août 2022 à 16:05, modifié le 2 août 2022 à 16:40

Par: Félix Côté

La pénurie mondiale de moutarde scie les deux jambes d’une entreprise gaspésienne. Moutarde Legros offre une gamme de produits artisanaux, mais la compagnie n’arrive plus à s’approvisionner adéquatement, ce qui lui cause bien des ennuis.

Marjolaine Legros et son mari Jean-Jacques Carraro vivent dans l’incertitude. Ils produisent normalement 2000 pots de moutardes par jour, mais aujourd’hui cette production n’est plus l’ombre de ce qu’elle était.

« Là, la moutarde à l’ancienne je ne peux pas en avoir, j’ai encore appelé ce matin j’attends une réponse, je me croise les doigts parce que ma moutarde à la compote de pomme je la fais avec ça… Fait que j’attends… », explique, la propriétaire des Moutardes Legros, Marjolaine Legros

La pénurie mondiale de moutarde place leur entreprise sur le respirateur artificiel. Les grandes sécheresses des prairies canadiennes, ainsi que la guerre en Ukraine paralysent l’industrie, et ce sont les plus petits producteurs qui en souffrent le plus.

« Il y en a plus dans les tablettes, fait que … Il y a des rumeurs qui circulent comme quoi… J’ai vu passer ça, je ne sais pas si c’est vrai ou non, mais ça disait qu’il y a des stocks qui seraient retenus en Europe », dénonce le couple.

L’entreprise s’était préparée à prendre de l’expansion, mais le couple ne pouvait pas anticiper le contexte actuel. Il ne peut rien faire d’autre qu’attendre, ce qui compromet ses activités commerciales.

« J’aimerais ça avoir une boule de Crystal pour pouvoir vous dire c’est quoi la solution, mais je peux vous dire que c’est difficile. (…) À part d’écouter, on ne peut pas planter pour eux on n’a pas de terre à l’UPA pour planter pour eux. Mais on peut être là, on peut regarder quelles sont les opportunités, comment ça s’en vient et puis essayer de donner des opportunités à ces gens-là pour les aider », dément la présidente régionale de l’UPA, Michèle Poirier.

L’Ukraine et la Russie sont d’énormes producteurs de céréales. Lorsque les rares cargaisons arrivent par bateau, ce sont souvent les gros joueurs qui avalent tout.

« J’ai lu moi ce matin qu’il y avait un cargo qui venait de partir de l’Ukraine plein de céréales pis là j’espère que ça s’en vient au Canada. Déjà ça a commencé, mais il ne faut pas oublier qu’on est dans une pénurie qui s’en vient assez solide », mentionne la présidente régionale de l’UPA.

Le couple de New Carlisle, qui produit depuis 9 ans, ne perd toutefois pas son objectif de vue et se réjouit même des petits gains.

« On est un petit peu à la merci de tout ça et on garde espoir… là j’ai réussi à en avoir un petit peu la semaine passée vers la fin de la semaine. J’étais toute contente. J’ai fait un petit peu production, mais travailler à la miette ce n’est pas … c’est le même travail… », explique Mme Legros.

Si la situation ne change pas, le duo souhaite au moins avoir le temps de passer le flambeau à des artisans passionnés comme eux.