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Paspébiac: un service unilingue en anglais qui ne passe pas

Publié le 29 novembre 2023 à 19:21, modifié le 30 novembre 2023 à 10:27

Par: Patrick Giguère

La présence d’un camion de rue, à Paspébiac, suscite de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Un résident de Maria a porté plainte car il n’a pas réussi à se faire servir en français.

Claude Lucier est loin de digérer la manière dont il a été accueilli au Bangkok Food Foodtruck la fin de semaine dernière. En plus de l’affichage commercial majoritairement dans la langue de Shakespeare, celui qui se décrit comme indépendantiste déplore le fait qu’il n’a pu recevoir un service en français lorsqu’il s’est présenté au comptoir du camion de cuisine de rue.

« Je lui ai dit : est-ce que tu peux me servir en français ? Je n’ai pas eu un seul mot en français. Les gens en arrière de moi disaient de laisser tomber, mais moi j’ai dit : je reste ici tant que je ne suis pas servi en français » , raconte le Gaspésien.

Le propriétaire du camion de rue, qui est immatriculé au Nouveau-Brunswick, tient à apporter une précision.

« Le monsieur qui parlait français il était peut-être en arrière ou à la toilette. Les autres clients voulaient l’aider, mais il voulait absolument se faire servir par la femme qui ne parle pas français.»

Joint au téléphone, Randy O’Brien admet qu’il peut être difficile de recruter du personnel prêt à voyager dans les Maritimes et au Québec.

Les menus sont bilingues.

Quant à l’affiche d’ouverture en anglais, le propriétaire de Bangkok Food Truck promet de se conformer aux exigences de la loi 101.

« C’est déjà assez compliqué de trouver des gens qui veulent faire la route à toutes les semaines et qui parlent en anglais et en français, mais il y a toujours au moins un francophone sur place. (…) C’est notre faute on n’a pas vraiment pensé, c’est un petit détail. Ce n’est jamais venu à l’idée, mais on va la changer », indique l’homme d’affaires, qui propose une cuisine thaïlandaise authentique dans toutes les régions des Maritimes et une partie de la Gaspésie.

« Ça ne l’immunise pas contre le fait que lui aussi doit respecter les lois du Québec », rage M. Lucier.

Selon l’Office québécois de la langue française, si une marque de commerce  est affichée en anglais, l’entreprise devra alors assurer une présence suffisante du français sur les lieux, par exemple en affichant un générique, un descriptif ou un slogan. Le français doit figurer de façon nettement prédominante.

Claude Lucier a déposé une plainte en ce sens.

« Je me sens mméprisé et non respecté. On est chez nous ici, il y a une loi au Québec que tu l’aimes ou que tu ne l’aimes pas », lâche M.Lucier, qui est aussi chansonnier et artiste peintre.

Des restaurateurs locaux se plaignent aussi que le restaurant mobile mange leurs profits sans apporter de retombées économiques locales.

Sur la page Meta de Jérémy Laplante, un conseiller municipal de Paspébiac, de nombreux internautes n’ont aucun reproche à faire à l’entreprise et affirment avoir toujours été servis en français.

La Ville de Paspébiac n’exclut pas d’encadrer la cuisine de rue.

Un règlement pourrait voir le jour au printemps prochain.

D’ici-là, le camion de cuisine Thaïlandaise sera de retour en janvier prochain.