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Où va le homard gaspésien?

Publié le 29 août 2019 à 16:47, modifié le 29 août 2019 à 22:14

Par: CIMTCHAU

2019 a été la meilleure saison de pêche au homard jamais connue en Gaspésie. Mais malgré le nombre important de homards qui a été débarqué des côtes gaspésiennes, les poissonneries ont de la difficulté à s’approvisionner, ou du moins, de réussir maintenir leurs stocks.

Jamais les homardiers gaspésiens n’auront connu une aussi bonne saison de pêche que cette année.

Au total, ils ont débarqué plus de 3 millions de kilos de homard pour une valeur totale de 45 M$. Ils étaient 161 détenteurs de permis à prendre le large cette année avec leurs navires et équipages. Christian Johnson est l’un de ces pêcheurs. « Très belle saison en général. Très belles conditions », affirme-t-il.

Mais une fois qu’il est pêché, où s’en va le homard gaspésien?

« Le homard, en général, en Gaspésie, il s’en va premièrement pour nos clients ici, à l’interne, dans les poissonneries. Puis ensuite, c’est distribué sur les marchés québécois. Après ça, les usines de transformations, eux, s’en chargent pour le transformer et le redistribuer dans d’autres pays », explique Christian Johnson.

À la poissonnerie de Carleton-sur-Mer, on constate que la popularité de ce crustacé ne cesse d’augmenter.

« Le homard, avec la crevette, ça a toujours été le fruit de mer préféré des Québécois », de dire la propriétaire de la poissonnerie de Carleton-sur-Mer, Camille Gagné.

Camille Gagné admet que l’importance du marché d’exportation du homard québécois fait en sort que les poissonniers sont limités dans ce qu’ils peuvent offrir à leurs clients

« On arrive toujours à tirer notre épingle du jeu, mais avec les exportations grandissantes, ça devient de plus en plus difficile. Je vous dirais que le problème n’est pas tant à l’approvisionnement du homard en tant que tel, mais au choix de grosseur qu’on peut avoir sur le marché », ajoute-t-elle.

C’est que le homard gaspésien rayonne à l’international.

« Une grande partie du homard est vendu aux États-Unis qui eux l’acheminent aux marchés mondiaux. Il y a une tendance qui se développe, on le voit. Le marché chinois est de plus en plus acheteur de homard canadien », précise le directeur général du regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie, O’Neil Cloutier.

Ce sont donc nos voisins du sud qui sont les plus gros acheteurs de homard gaspésiens. Ce qui fait en sorte que nos pêcheurs et distributeurs de homard sont en quelque sorte dépendants des Américains, eux qui ne cessent de menacer de fermer leur marché, si les Canadiens ne respectent pas certaines normes et ne démontrent pas qu’ils protègent adéquatement les baleines noires.

« De mémoire, on dit que 80-85% de tous les produits de la mer sont vendus aux Américains. Et c’est ça qui est doublement dangereux », souligne O’Neil Cloutier.

O’Neil Cloutier souhaite d’ailleurs voir le marché du homard québécois se diversifier dans les prochaines années.

« Nous, on souhaite que cette diversification de marché se fasse aussi du côté des Européens. On souhaite aussi que le travail soit fait du côté chinois parce que c’est un très très gros marché. Tout ça mis ensemble va peut-être faire en sorte qu’un jour, on va être moins dépendant des Américains », espère-t-il.