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Noyade de deux pompiers à Saint-Urbain: plusieurs lacunes identifiées par la CNESST

Publié le 28 mars 2024 à 09:57, modifié le 28 mars 2024 à 17:54

Par: Agence QMI

Utilisation inappropriée d’un véhicule, absence de planification et de formation: la CNESST identifie plusieurs lacunes qui ont mené à la mort tragique de deux pompiers volontaires, l’an dernier à Saint-Urbain, alors qu’ils tentaient de secourir des citoyens piégés par des inondations exceptionnelles.

Christopher Lavoie, 23 ans, et Régis Lavoie, 55 ans, ont laissé leur vie dans une intervention d’urgence, alors qu’ils portaient assistance à des citoyens en difficulté dans leur résidence du rang Saint-Georges.

Ce jour-là, la rivière du Gouffre était déchainée, inondant ou encerclant des centaines de résidences à Baie-Saint-Paul et Saint-Urbain et faisant plus d’un millier d’évacués.

L’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, rendue publique jeudi matin, conclut que «les pompiers ont été emportés et submergés après que leur véhicule amphibie se soit retrouvé coincé contre un arbre, par le courant».

Or, l’utilisation de ce véhicule amphibie muni de chenilles et propulsé par moteur afin de traverser le champ inondé enclavant la résidence était «inappropriée», ont établi les enquêteurs.

Alors qu’ils étaient environ à mi-chemin, ce dernier a cessé sa progression et a commencé à dériver.

Absence de planification

Le rapport identifie par ailleurs «l’absence de planification des mesures de prévention pour gérer les situations d’inondation», ce qui «a mené à une gestion déficiente de l’intervention» et a «provoqué la noyade des deux pompiers».

Finalement, «l’absence de formation pour effectuer des travaux à proximité et au-dessus de l’eau a exposé les pompiers à un danger de noyade alors qu’ils ne disposaient pas des compétences, des connaissances et des équipements nécessaires», peut-on lire.

De nombreuses équipes avaient été déployées sur le terrain pour retrouver les sapeurs, dont les corps sans vie avaient été découverts deux jours après les terribles événements.

La coroner en chef avait ensuite ordonné une enquête publique, laquelle débutera prochainement à la mi-avril.

En entrevue avec Le Journal, quelques jours après le drame, des membres des familles endeuillées avaient mis en doute les procédures qui ont amené les pompiers volontaires à réaliser ce sauvetage périlleux.

«Mon papa, c’était un héros pour tout le monde. Toujours à aider, jamais capable de dire non. Pis là, je l’ai perdu… je l’ai perdu. Oui, il est mort en héros, mais j’en veux tellement à ceux qui l’ont envoyé là», avait confié la fille de Régis Lavoie, Marylou Lavoie.

Plusieurs recommandations

À la lecture du communiqué de la CNESST, on comprend que les recommandations pourraient s’appliquer à plusieurs municipalités, dans le but de prévenir d’autres accidents.

Celles-ci doivent «s’assurer que leurs pompiers détiennent la formation et les équipements nécessaires pour intervenir de manière sécuritaire», est-il rappelé dans le communiqué.

L’organisme émet plusieurs recommandations à l’attention des ministères de la Sécurité publique et de l’Éducation, de l’École nationale des pompiers du Québec, des fédérations de municipalités et de l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec.

Texte: Dominique Lelièvre, Journal de Québec