Menaces tarifaires: Relance du projet d’oléoduc Énergie Est ?
Publié le 24 janvier 2025 à 18:14, modifié le 24 janvier 2025 à 18:14
Par: Jasmin Guillemette
Le projet d’oléoduc Énergie Est pourrait-il être relancé? C’est ce que le premier ministre de la Nouvelle-Écosse a proposé, pour contrer la menace des tarifs douaniers américains.
Ces oléoducs qui devaient passer dans le haut Kamouraska et permettre l’installation d’un port méthanier à Cacouna sont de retour dans les discussions des premiers ministres des provinces canadiennes.
« Ce n’est certainement pas une option. Ce n’est pas une option intéressante pour le Québec. Ce n’est pas une option intéressante pour le port de Cacouna. Pas plus pour la MRC de Rivière-du-Loup », indique le préfet, Michel Lagacé.
Ce dernier considère qu’un virage vers les énergies renouvelables a été effectué depuis 2017. La situation du port de Cacouna a aussi complètement changé.
« Actuellement, je dirais qu’il y a plein de belles perspectives pour notre part de la part du gouvernement provincial qui vient d’annoncer le déménagement de la traverse », lance la mairesse de Cacouna, Suzanne Réhaume.
« On fait des choix sur le territoire de la MRC, de rivière, du loup, sur le territoire de l’alliance pour faire plus d’énergie renouvelable. On n’est pas dans les combustibles faciles. On n’est pas là », continue M. Lagacé.
Une autre question se pose. Est-ce qu’avec un parti conservateur au pouvoir, le projet pourrait être considéré. Le chef du parti Pierre Poilièvre a été questionné lors de sa visite à Rivière-du-Loup mercredi, lui qui a promis d’autoriser un projet similaire au Saguenay.
« Ça dépend, les entreprises doivent en proposer. Le gouvernement ne va jamais bâtir des oléoducs ni les subventionner », explique M. Poilièvre.
Le manque d’acceptabilité sociale avait pesé dans la balance à l’époque avec des groupes comme Stop-Oléoduc Kamouraska. Une situation qui, elle, n’a pas changé.
« C’est de la merde », dit une citoyenne de Cacouna.
« Les conséquences pour l’environnement. L’augmentation du trafic industriel », poursuit un homme.
« Tous les projets, il y a des avantages et des désavantages. On sait que l’environnement c’est de quoi à penser », formule un citoyen.
« Ça prend une acceptabilité sociale pour un tel projet. Ici à Cacouna, c’est certain que c’est acceptabilité sociale serait pas là », termine, Mme Réhaume.
La nation Wolastoqiyik Wahsipekuk a préféré ne pas commenter afin d’éviter de polariser les discussions. Le conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent n’a pas voulu s’avancer, pour ne pas donner trop d’importance à cette possibilité.
Rappelons que les oléoducs Énergie Est ont été mis aux oubliettes pour des raisons environnementales et d’acceptabilité sociale. C’était un projet d’envergure de 4500 kilomètres qui devait transporter du pétrole de l’Alberta jusqu’au Nouveau-Brunswick.