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Loi contre le gaspillage : les organismes communautaires n’attendent pas après le politique pour s’activer

Publié le 23 avril 2024 à 15:18, modifié le 23 avril 2024 à 15:18

Par: Louis-Philippe Morin

Le Parti québécois a déposé un projet de loi anti-gaspillage à l’Assemblée nationale, aujourd’hui. Le projet est mené par le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau. Ce dernier estime que le gaspillage alimentaire, ou d’autres biens, nuit au projet collectif de diminuer les gaz à effet de serre. Même si des efforts sont faits localement, le Québec est encore à la traîne en matière de gaspillage, lorsqu’on regarde ce qui se fait ailleurs dans le monde.

« L’idée, c’est un projet qui va dans le sens de ce que veulent une majorité de Québécois, c’est-à-dire cesser le gaspillage… », lance Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine.

 

Joël Arseneau revient à la charge. L’an dernier, le député des Îles-de-la-Madeleine avait déposé un projet de loi sur le gaspillage qui avait débloqué sur la loi contre l’obsolescence, déposée par la CAQ en octobre. Par contre, rien dans cette loi ne parle de gaspillage alimentaire ou d’autres biens, comme les vêtements par exemple.

« C’est un cycle de production qui a un coût sur le plan environnemental et énergétique. Sur le plan social aussi, parce qu’on n’utilise pas ces biens-là. Et l’effort individuel ne suffit plus », croit le politicien madelinot.

 

Il s’agit, non seulement d’une question environnementale… mais aussi éthique. Sauf qu’en attendant la suite du processus politique, les organismes communautaires de la région sont déjà en mode récupération, transformation, et revente. Ils estiment faire leur part pour diminuer le gaspillage… qu’il soit alimentaire ou autre.

« Depuis l’ouverture, c’est 68 tonnes de dons, de tout type, toutes catégories confondues. Donc, depuis décembre 2021, l’année dernière, c’était peut-être une trentaine de tonnes », nous dit Noémie Lévesque, agente de liaison à la Ressourcerie Baie-Verte.

« On reçoit beaucoup en ce moment. C’est beaucoup plus de dons de vêtements, des chaussures… ou des petits accessoires de cuisine… des couvertures, des draps », ajoute Laurianne Lapointe, coordonnatrice aux actions communautaires du CAB Saint-Alphonse-Nouvelle.

 

Le projet de loi veut favoriser les ententes entre les fabricants, les distributeurs, les détaillants et les organismes du milieu afin qu’on puisse amenuiser l’insécurité alimentaire, mais permettrait aussi à ces organismes de donner plus de services et multiplier l’offre.

« Moi, je pense qu’il y a énormément de potentiels pour l’industrie du seconde-main, en général, de nos jours. Nous-mêmes, on peut accueillir encore, certainement… accueillir plus de ventes. », convient Noémie Lévesque.

 

Tous les organismes communautaires de la région tiennent le même discours : il est aberrant de voir des produits invendus jetés à la poubelle… d’autant plus qu’avec la hausse du coût de la vie, on observe une augmentation de la pauvreté… et donc une hausse des demandes de toute sorte. On multiplie même les efforts pour rendre ces produits encore plus abordables…

« On a maintenant un bac de gratuité. Donc, s’il y a des vêtements que ça fait plusieurs semaines qu’ils sont au Baluchon, on les prend et on les met à l’extérieur. On a un bac qui est à l’abri de la pluie. », sourit madame Lapointe.

 

Le projet de loi a été déposé et son avenir dépendra des décisions du gouvernement. Il est rare qu’un projet de loi de l’opposition soit appelé par le parti au pouvoir, mais  si le Québec ne veut pas gaspiller sa chance d’être un meneur dans cette lutte importante, il faudra prendre les devants rapidement.