Ce paysage lunaire pourrait bientôt se transformer en mine de pouzzolane. C’est du moins le souhait d’un groupe d’entrepreneurs qui, à la fin 2022, annonçaient un projet, économiquement intéressant pour la ville de Dalhousie.

« La compagnie Cimbec et Carboniq ont négocié l’utilisation du port Ouest, ici dans la municipalité. Ils ont aussi négocié avec le CN pour la voie ferrée, qui va du port de mer jusqu’à l’ancienne propriété chimique d’Holland. », lance Normand Pelletier, maire de Baie-des-Hérons.

La pouzzolane est une roche issue de projections volcaniques qui, une fois mise en poudre a les qualités du béton. Les Romains et les Grecs s’en servaient pour construire des temples et des bâtiments qui existent encore de nos jours. Or, des chercheurs ont trouvé, dans la carrière de Dalhousie, un gisement intéressant qu’ils espèrent exploiter.

« Le travail qui doit être fait, c’est d’entendre et d’écouter les craintes de ceux qui pourraient être influencés par le projet, de les intégrer ensuite, le mieux possible, dans la définition du projet… au mieux possible. », précise Réjean Carrier, porte-parole pour le groupe Carboniq

Ces jours-ci, la municipalité de Baie-des-Hérons, tente d’instaurer un décret de dézonage pour l’exploitation des carrières sur son territoire, un pas de plus vers la mise en place de cette mine.

« On voyait qu’il y avait une possibilité de choses pour le futur. On a décidé, nous, la municipalité, avec la commission urbanisme, de faire un rezonage de la totalité de la vieille municipalité de Dalhousie. », nous dit monsieur le maire.

Comme pour tous les décrets municipaux de ce genre, les citoyens ont 30 jours pour s’opposer par écrit… Et, selon le maire de l’endroit, depuis le dernier conseil municipal, une seule plainte a été reçue.

« J’ai expliqué aux gens… Tous les gens qui voulaient me poser des questions, dont je connaissais la réponse concernant Cimbec et Carboniq… Et sur la façon dont la compagnie allait procéder. Je l’ai expliqué, ils ont compris. Mais les gens qui sont sur les réseaux sociaux il n’y en a pas un qui s’est montré le visage ici à l’hôtel de ville, à cette assemblée. », poursuit monsieur Pelletier.

Justement… la majorité du mécontentement est issue des médias sociaux… des citoyens s’expriment contre la venue d’un tel projet, sur le dézonage, la poussière ou la circulation de gros camions… Sur la rue aussi, des résidents estiment qu’il faudra les rassurer un peu plus.

« Moi, ça ne m’intéresse pas vraiment. Il y a de la pollution. Ici, on avait un beau plan à papier… Après on a eu la Thermo et la CIL. Tout est parti, mais la cochonnerie est restée. C’est de la pollution. », nous dit cet homme.

« Mon souci, pour l’instant, c’est le manque d’informations. On doit savoir comment tout ça sera bouclé. Comment la communauté et la ville seront affectées. », ajoute cet autre passant.

Par contre, d’autres croient qu’il faut donner un nouvel élan économique à la municipalité qui en arrache depuis quelques années.

« Je suis la propriétaire d’une petite entreprise. Franchement, je crois que c’est une belle opportunité. Je comprends que les gens peuvent dire que c’est trop proche de la ville, mais s’ils amènent de la main-d’œuvre ici, ça va aider à toute notre économie. », sourit cette femme.

« J’habite à moins de 300 mètres de là… Même s’il y a de la poussière, je suis certain que tout ça serait bon pour notre économie locale. », termine cet homme.

Il y a encore beaucoup de travail à faire avant la mise en place d’une telle exploitation minière. Si la municipalité ne semble pas vouloir reculer, il faudra tenter de calmer une certaine grogne citoyenne si le projet doit obtenir l’aval de tous.