Tous les sièges de la Forge à Bérubé de Trois-Pistoles étaient pris. Les personnes présentes voulaient en savoir davantage sur le cannabis, dont la légalisation est prévue le 17 octobre prochain.

« La conférence s’en vient bientôt sur les matériaux de construction. C’est vraiment ce que je viens chercher », lance un festivalier.

« On dirait qu’on commence à avoir un intérêt pour le cannabis, puis ça peut être autant bon que de la menthe poivrée, peut-être! » ajoute une participante.

L’auteure et conférencière Lucie Pagé était l’une des têtes d’affiche de l’évènement. Souffrant d’une rare forme de ménopause, elle affirme que le cannabis lui a sauvé la vie.

« Ce n’est pas normal qu’on se soit servi d’une plante médicinale, ancestrale depuis 12 000 ans, et qu’en 1937, elle n’est plus légale. J’ai dit “pourquoi?” Alors, j’ai découvert pourquoi. C’est des raisons politiques, économiques, qui n’ont rien à voir avec la santé », avance Mme Pagé.

Pour le biologiste moléculaire François-Olivier Hébert, l’usage du cannabis en médecine préventive est tout simplement logique.

« On ne devrait pas être choqué d’utiliser des molécules qui sont produites naturellement et qui ont une conformation biochimique qui est faite naturellement pour interagir avec nos systèmes, versus des molécules qui sont totalement exogène à notre biologie, qui sont synthétisées de façon artificielle en laboratoire et qui n’ont aucune autre application en nature », soutient celui qui est également consultant à la Clinique la Croix-Verte.

Démystifier le cannabis

Le fondateur du festival Mikaël Rioux déplore justement qu’il n’est pas facile de trouver des informations fiables à ce sujet.

« On va chez Renaud-Bray, on demande un livre sur le cannabis, il n’y a rien qui existe, alors qu’on en parle à tous les jours dans les médias. Il y a une problématique au niveau de l’information, puis c’est pour ça qu’on tient le festival, pour faire évoluer les mentalités », soutient l’organisateur.

Pas question par contre de faire la promotion de l’usage récréatif du pot avant sa légalisation. Les festivaliers ont cependant pu consommer du cannabis sous forme de graine de chanvre, notamment dans une bière spécialement brassée pour l’évènement.

« C’est la même chose que quand vous acheter de la graine de chanvre à l’épicerie pour mettre dans vos céréales le matin. C’est subtil, mais c’est surtout le houblon qui vient donner son caractère à la bière. Puis le houblon qu’on a choisi vient donner un aspect très herbeux qui est cohérent avec tout ça », explique Nicolas Falcimaigne, copropriétaire du Caveau des Trois-Pistoles.

Le Festival du Bon Plant sera de retour en 2019.