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La maternelle 4 ans ne fait pas l’unanimité

Publié le 19 février 2019 à 16:59, modifié le 19 février 2019 à 17:21

Par: CIMTCHAU

Pour la prochaine année scolaire, la Gaspésie aura huit nouvelles classes de maternelle 4 ans. Une formule qui réjouit les commissions scolaires, mais qui laisse plusieurs parents sceptiques.

Tel qu’annoncé en campagne électorale, le gouvernement Legault va de l’avant et implante 250 nouvelles classes de maternelle 4 ans dans les écoles québécoises. La Gaspésie hérite de huit d’entre elles. Il y en aura donc 31 sur l’ensemble du territoire à la prochaine année scolaire. Au grand plaisir des commissions scolaires.

« C’est une très belle nouvelle. Une belle nouvelle pour la région. On a déjà à la commission scolaire 13 classes de maternelle 4 ans sur notre territoire dans nos 21 écoles primaires », se réjouit le directeur général de la commission scolaire René-Lévesque, Louis Bujold.

« C’est certain que c’est une belle nouvelle d’avancement et de développement de voir qu’on va pouvoir bonifier notre offre de service à plus d’élèves sur notre territoire », ajoute son homologue de la commission scolaire des Chic-Chocs, Deslilas Fournier.

Pour le dépistage précoce des troubles d’apprentissage, pour donner une chance égale à tous les élèves, pour bonifier l’offre de service et une nouvelle clientèle. Bref, les dirigeants du réseau scolaire voient beaucoup de positif dans ce projet de loi.

« Plus on reçoit nos élèves tôt à l’école, plus les chances de réussite sont augmentées. Les recherches le disent toutes dans ce sens là. Agir tôt, le dépistage précoce, l’offre de service de spécialistes », explique Deslilas Fournier.

« L’avantage d’avoir un troisième choix, celui de la maternelle 4 ans. Pour les parents, c’est un choix de plus. Mais pour la société en générale et pour nous à la commission scolaire ces jeunes là qu’on va inscrire dans nos classes de maternelles 4 ans vont pouvoir peut-être recevoir ou être stimulé de façon plus importante à la lecture, à une série d’éléments qui vont pouvoir mieux les préparer à rentrer à l’école », renchérit Louis Bujold.

Parents sceptiques

Mais cette nouvelle formule ne fait pas l’affaire de tous.

« Moi, la maternelle 4 ans, je ne suis pas tout à fait encore chaud à cette idée là », avoue Jonathan Lafleur, père de trois garçons, dont un de 4 ans et un autre d’un an.

« Qu’on commence déjà aussi tôt à les envoyer à l’école, cinq jours par semaine, des journées pleines… Moi, mon fils de 4 ans, il a encore besoin de faire sa sieste l’après-midi». « Je trouve qu’on lui enlève un peu le fait qu’il a le droit d’être un enfant », ajoute-t-il.

Il est d’avis que le suivi assuré par les garderies et services de garde sont beaucoup plus adaptés à la réalité de ces bouts de choux. « À la garderie, elle a un groupe, je ne connais pas les chiffres exact mais il me semble que c’est maximum huit enfants avec une éducatrice. Si le petit garçon ou la petite fille a besoin de se faire bercer, se faire réconforter, en proximité, assis sur une chaise, elle va le faire. Si l’enseignante en a 20 à s’occuper et que le petit garçon fait de l’anxiété et qu’il y en a un autre qui est en train de monter sur une table, elle n’a pas le temps de s’occuper de tous les enfants », avance Jonathan Lafleur.

 « Les enfants ont encore besoin de ce lien là, qui est beaucoup plus familial dans un service de garde qu’à l’école. Je ne dit pas que nos enseignantes sont moins apte à donner de l’amour à nos enfants, mais elles ont beaucoup moins de temps », explique-t-il.

Il remet en doute les fondements du dépistage précoce dans les classes de maternelle.

« Moi mon fils de 4 ans, on est en train de regarder avec des spécialistes pour savoir s’il a un trouble du déficit de l’apprentissage. De croire que ça va aider à le dépister plus tôt… tout ce que ça va faire, c’est de plutôt mettre le problème directement dans les mains de l’école au lieu de l’avoir dans un cadre comme à la garderie, le service de garde de type CPE ou en milieu familial. Ils ont des éducateurs spécialisés à leur disposition,  des éducatrices qui en ont vu beaucoup. Ils sont capable de détecter ça autant qu’une enseignante mais, à la différence, ils vont en avoir juste huit à gérer », conclut-il.

Les dirigeants des CPE de la Gaspésie tiendront, cette semaine, une rencontre pour faire le point sur ce projet de loi. Un projet de loi qui vient directement jouer dans leurs plates-bandes.