La chasse aux phoques, une pratique légale qui demeure tabou
Publié le 26 novembre 2019 à 18:45, modifié le 26 novembre 2019 à 18:46
Par: CIMTCHAU
Plusieurs citoyens ont pu observer les milliers de phoques du Groenland hier au large de L’Isle-Verte. Leur présence a également attiré des chasseurs. Même si le sujet demeure tabou, la chasse aux phoques est permise au Canada.
Dany Leblanc surveille avec attention les quelques phoques qui sont toujours au large de L’Isle-Verte. Leur nombre est beaucoup moins important qu’hier. Malgré tout, le chasseur espère bien pouvoir faire une prise, même s’il sait que cette pratique suscite des préjugés au sein de la population.
« Énormément de préjugés ! Les gens ont l’image du petit phoque blanc en tête. Ça fait 25 ans que le blanchon ne se chasse plus. De plus, on n’a pas le droit de chasser n’importe quelle espèce. On peut seulement chasser le phoque du Groenland et le phoque gris », explique Dany Leblanc.
Le madelinot d’origine a suivi une formation sur la chasse au phoque. Il explique que la procédure pour tuer l’animal est hautement encadrée par Pêche et Océan Canada.
« Même si, par exemple, je le tire à la carabine puis qu’il lui manque la moitié de la tête, je suis obligé de palper son crâne et si l’autre moitié n’est pas défoncée, je dois le frapper pour lui défoncer. Sinon, je risque d’être mis à l’amende », mentionne Dany Leblanc.
Selon les dernières statiques disponibles, plus de 66 000 phoques du Groenland ont été chassés au Canada en 2016.
« Je serais très heureux d’en avoir juste un aujourd’hui ! On a le doit à 6 par saison. La saison n’est pas longue non plus, du 15 novembre au 31 décembre », indique Dany Leblanc
S’il fait mouche, Dany Leblanc donnera également une partie de sa viande de phoque à un organisme d’aide alimentaire, comme il a l’habitude de le faire avec sa viande de gibier.
Mauvais augure pour la pêche sur glace ?
Si des adeptes de pêche blanche s’interrogent des impacts sur la prochaine saison, la présence des mammifères marins est loin d’être inhabituelle.
« C’est un phénomène naturel qui arrive chaque année. S’il y a un impact sur l’éperlan pour la saison de pêche cet hiver, c’est probablement ce qui aurait été prévu, peu importe la présence de phoques à L’Isle-Verte dans les quelques derniers jours », assure Jean-François Gosselin, biologiste à l’Institut Maurice-Lamontagne.