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Importante accumulation de glace sur la rivière Verte : L’Isle-Verte en mode surveillance

Publié le 15 janvier 2025 à 17:22, modifié le 15 janvier 2025 à 17:36

Par: Catherine Pellerin

La municipalité de L’Isle-Verte est présentement aux aguets. Une importante accumulation de glace se trouve sur la rivière verte, en amont du pont près de la route 132. Il n’y a pas d’impacts majeurs pour l’instant, mais une telle situation a déjà causé des inondations.

La rivière est complètement bloquée par la glace, qui frôle pratiquement le dessous du pont. Martine Girard fait partie des citoyens inquiets. Son terrain est présentement en partie inondé.

« L’eau ne passe pas dans la rivière, elle passe à côté. La rivière coule ici », constate-t-elle.

Elle a une impression de déjà-vu. Après que son sous-sol ait été inondé à deux reprises, elle a fait soulever sa maison de plusieurs pieds en 2017 et installer des blocs de béton.

Les glaces avaient d’ailleurs causé de lourds dommages sur sa propriété en 2001.

« Le terrain qui est derrière la petite rangée d’arbres qu’il me reste, à l’époque, c’était un boisé au complet. La glace d’avril 2001 a tout jeté à terre », raconte-t-elle. « Ça ressemble vraiment à ce que c’était cette année-là, exactement », poursuit la femme.

Autre problème : les conduites d’eaux usées risquent de déborder dans certaines résidences.

Vallier Caron est un autre résident du secteur qui redoute aussi une 2e inondation dans sa maison. « C’est très inquiétant, parce que ça va endommager nos propriétés. À mon âge, je ne veux pas revivre ça », lance-t-il.

Selon lui, les glaces bloquent l’écoulement du tuyau principal, provoquant des refoulements.

« La rivière, il y a 10, 12, 15 pieds de glace au nord du pont. Ça sera le doux temps qui va la faire fondre, mais on a un maudit problème en attendant », déclare M. Caron.

« Un moment donné, il y a trop d’eau et ça rentre dans les maisons », admet la mairesse, Ginette Caron.

Des pompes, avec une génératrice, ont été installées récemment, pour éviter un tel scénario.

« On pompe depuis la semaine dernière, mais est-ce que ce sera suffisant? Parce qu’il y a des marées qui sont hautes », affirme Mme Caron.

Selon l’élue, le sable qui s’est accumulé au fond du cours d’eau au fil des ans accentue aussi le problème. La profondeur de l’eau est diminuée, ce qui favoriserait la formation des glaces.

La municipalité reste à l’affût et appréhende le prochain redoux.

« On se sent en état d’alerte depuis le temps des fêtes. Avec le doux temps, on a vu ce que ça donnait. On lève la main partout où on peut, pour voir ce qu’on peut faire », mentionne la mairesse.

En mode surveillance

De leur côté, le ministère des Transports et la Sécurité civile affirment suivre la situation de très près. Selon les experts qui se sont rendus sur place vendredi dernier, aucune action n’est possible présentement. Le débit de la rivière, notamment, n’est pas suffisant.

« Si on n’a pas de débit ou une température adéquate, la glace ne se déplacera pas. La glace va se reconsolider sur place », explique Hugo Martin, le directeur de la Sécurité civile pour le Bas-Saint-Laurent.

Dans les prochaines semaines, différentes options seront étudiées, dont celle de fragiliser le couvert de glace.

« Rien n’est écarté, ce sera en fonction de l’évolution de l’hiver », affirme M. Martin.