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H5N1 : Le virus s’étend aux phoques

Publié le 14 juillet 2022 à 16:40, modifié le 15 juillet 2022 à 15:17

Par: Félix Côté

La grippe H5N1 progresse dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent. Après des milliers d’oiseaux infectés, des phoques communs sont également tués par le virus, une situation qui pourrait bientôt devenir semblable dans la Baie-des-Chaleurs

Un contact rapproché entre les phoques communs et des colonies de canards Eiders aurait favorisé la contagion du mammifère en plein dans sa période de reproduction.

« Dans l’estuaire du Saint-Laurent, les sites qui sont utilisés pour la mise bas du phoque commun. Le Bic, Métis, par exemple l’île blanche c’est aussi des sites qui sont utilisés par les eiders qui sont infectés », estime le porte-parole de Pêche et Océan Canada, Jean-François Gosselin.

Pour l’instant, les phoques du golfe du Saint-Laurent ne sont pas touchés. La transmission d’un individu à un autre s’avère plutôt incertaine. Mais ce scénario constitue une possibilité tangible dans un avenir rapproché.

« Ça il n’y a pas d’évidence nécessairement maintenant, sauf si vous parlez à Stéphane Lair. Il semble selon lui peut-être qu’avec le nombre qu’on observe, ça pourrait être seulement des contacts directs avec les oiseaux, mais ce n’est pas impossible qu’il y ait éventuellement des transmissions entre mammifères, entre les phoques par exemple », mentionne le porte-parole de Pêche et Océan Canada.

Toutefois, en temps normal la grippe aviaire ne s’attaque pas aux phoques bien que ce soit déjà arrivé dans le passé ici et en Europe.

« Il y a plusieurs évènements de mortalité qui ont été rapportés depuis les quarante dernières années en Europe et le nord-est des États-Unis. Puis il y a des travaux qui ont été faits sur l’influenza sur d’autres espèces de phoques aussi qui ont montré, soit des infections de virus aviaire chez les phoques, soit la présence d’anticorps chez les phoques. Ce qui montre qu’ils ont été exposés à de l’influenza », raconte M. Gosselin.

Pour l’instant la H5N1 ne s’attaque qu’aux oiseaux et aux phoques communs, mais la possibilité de la voir s’étendre à d’autres espèces marines n’est pas impossible. Encore une fois les experts restent prudents, mais ils n’écartent pas cette hypothèse.

« Actuellement, je n’ai pas entendu parler qu’il y avait eu une hécatombe ou quoi que ce soit chez les espèces, mais ce n’est pas tout à fait impossible », affirme le professeur émérite en biologie marine à l’ISMER de Rimouski, Émilien Pelletier.

Le virus actuel de la H5N1 n’est pas exclusif au Québec, l’ensemble de l’Europe est affecté par cette souche du pathogène. Dans le magazine français Science Avenir, la Royal Society for the Protection of Bird a qualifié le virus comme étant la pire épidémie de grippe aviaire jamais recensée. Tout porte à croire qu’avec la période de migration, les volatiles pourraient infecter leurs congénères au sud du continent.