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Fraude « grands-parents » : elle permet l’arrestation d’un fraudeur

Publié le 8 mai 2024 à 16:06, modifié le 8 mai 2024 à 16:09

Par: Jérôme Gagnon

Une septuagénaire de Charlevoix, qui a été victime d’une fraude de type « grands-parents », a permis l’arrestation d’un arnaqueur. Notre équipe a rencontré la femme, qui souhaite lancer un message aux personnes âgées.

En 2023 au Canada, pas moins de 23 M $ ont été soutirés à des aînés dans des stratagèmes frauduleux. Citoyenne de Baie-Saint-Paul, Louise Desrosiers a été prise pour cible au printemps 2022.

« Le premier téléphone, c’était supposément mon petit-fils qui était en état de panique parce qu’il venait d’avoir un accident de voiture. Il passe le téléphone à un supposé avocat qui  m’explique qu’il est au poste de police et que Maxime est retenu puis que ça prend une caution qui sera remboursée », raconte la dame.

Un fraudeur se fait passer pour son petit-fils de façon tellement convaincante que le fils et la petite-fille de la dame ont eux aussi été bernés. Inquiète pour son petit-fils, la femme de 76 ans accepte de payer le montant de 5000 $ qu’elle remet à un inconnu.

« Le lendemain, il me rappelle pour me redemander un autre montant de 5000 $ », poursuit-elle.

Cette fois-ci, Louise n’y a pas cru. Réussissant à rejoindre son petit-fils, il lui a expliqué que rien ne lui était arrivé et qu’elle avait été fraudée. La femme se dit alors qu’elle allait prendre les arnaqueurs à leur propre jeu.

« Un homme s’est présenté, cette fois-ci,  à la maison. C’est le policier qui a remis l’enveloppe et là, les policiers sont sortis des différents endroits et ils ont mis les menottes à l’individu », se souvient la Charlevoisienne.

Une absolution conditionnelle pour la « mule »

Gilles-Karl, Harvey, qui a agi comme mule pour les fraudeurs, a permis de soutirer 25 000 $ à cinq victimes âgées de 79 à 84 ans. Il a reconnu sa culpabilité dans le stratagème de fraude. Or, les personnes derrière le réseau demeurent en liberté.

« Ces gens-là ne se font pas prendre, c’est ça qui est terrible dans toute l’histoire », mentionne-t-elle.

L’homme a reçu en mars une absolution conditionnelle de la part du juge. L’ambulancier menant une double vie a bénéficié de la clémence du tribunal afin qu’il puisse conserver la possibilité d’occuper son emploi vu sa « responsabilité limitée ».

« En ce sens-là, je crois à la réhabilitation », indique la femme questionnée sur sa réaction devant le jugement.

Pour Louise, chaque personne doit rester vigilante devant ce type d’appels.

« Ce n’est pas compliqué, on les aime nos petits-enfants alors c’est de jouer sur les sentiments des grands-parents et je trouve cela terrible », déplore-t-elle.