La semaine dernière, le diocèse d’Edmundston a célébré en grand le 100^e anniversaire de son évêque émérite. Les églises bondées de la sorte sont maintenant devenues l’exception.

Mgr Gérard Dionne se souvient qu’il y avait très peu de voitures à Saint-Basile et seulement quelques téléphones au début de sa pratique. «La seule sortie, la seule maison dans une paroisse où l’on pouvait se rencontrer c’était l’église. C’était normal que le dimanche on aille à l’église», relate-t-il.

L’évolution de la technologie a multiplié les échanges et minimisé le caractère social de la religion. «Les jeunes parents, surtout, sont pris avec leurs enfants qui sont dans le hockey, ils sont dans n’importe quel sport, ils sont obligés de les suivre, ils n’ont pas le temps de venir à la messe et les enfants ne viennent pas», partage l’évêque.

Dans les dernières années, les allégations d’agressions sexuelles ont ébranlé la confiance envers l’Église. Le prêtre croit malgré tout que l’impact de cette crise est assez minime. «L’abandon a commencé en 68 à peu près, en France, et les abus sexuels ont commencé à être révélés dans les années 88, 90», explique Mgr Dionne.

Pour que la religion retrouve son lustre d’autrefois, il faudrait que plus de parents y initient leurs enfants. «Je te parle de ça, mais ça ne se fait pas, ça ne se fera pas, ce n’est pas parce que je le dis que ça va se faire, mais je me dis il me semble que ça devrait être de même», affirme le prêtre.

En ce qui a trait à la longévité de l’évêque centenaire : Gérard Dionne assure qu’il n’y a pas de recette miracle. «N’arrête jamais de respirer et tu vas être en vie», propose-t-il.