Malentendante depuis la naissance, Mélissa Arseneau a perdu complètement le sens de l’ouïe avant l’âge de 40 ans. Ses nerfs auditifs reliant les oreilles au cerveau se sont dégénérés au fil du temps.   « On m’avait déjà dit que ça allait, donc je savais que ça allait arriver, mais tu n’es jamais prête pour quelque chose comme ça.  Du jour au lendemain tu n’entends plus rien.  Le fait que je n’entends pas ne change pas la personne que je suis »

La femme de 44 ans a postulé à des centaines d’offres d’emploi pendant cinq ans. « Toutes les portes se faisaient fermer parce qu’ils me disaient: oh! tu n’entends pas, on ne peut pas te mettre dans une cuisine,  je n’entends pas, mais j’ai toute ma tête » témoigne Mélissa.

Sa détermination a finalement payé. Elle a décroché un poste dans un restaurant d’Edmundston en août dernier. Cet employeur lui a donné sa chance. « Ça n’a pas pris de temps, elle avait aussi la volonté de vouloir travailler, ce qui était vraiment bien de notre côté.  Puis ensuite de ça, elle a fait la formation, ça a bien été » « on est content qu’elle fasse partie de notre équipe » raconte le gérant du restaurant, Éric Daigle.

« Il m’a vraiment traité comme une personne normale sans handicap, j’ai passé une entrevue, pareil comme tout le monde. »

Malgré son handicap, Mélissa garde le sourire. Elle s’estime chanceuse de pouvoir se sentir utile.  « Elle est très intégrée à l’équipe, puis elle fait bien ses tâches, un très bon service à la clientèle, elle a vraiment des bons commentaires aussi des clients » poursuit Éric Daigle.

« Je me suis habituée à mes clients.  Il y a beaucoup de clients qui rentrent et je sais déjà c’est quoi leur commande » exprime Mélissa.

L’employée accomplit ses tâches sans problème. Elle utilise le langage des signes et lit sur les lèvres de ses clients pour réussir à les servir. « Au fil des années, même si j’entendais un peu, je focalisais sur le visage des gens pour comprendre ce qu’ils disaient. »

Elle compte bien garder son emploi et elle représente un bel exemple de résilience. « Un handicap ne devrait pas prendre le dessus.  Oui, je suis sourde, mais la surdité doit s’adapter à moi parce moi que je n’arrêterais pas »