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Nouvelles

Discrimination chez les aide-pêcheurs

Publié le 29 novembre 2017 à 11:59, modifié le 29 novembre 2017 à 15:59

Par: CIMTCHAU

Un aide-pêcheur de Newport dénonce les conditions salariales « indécentes » et « discriminatoires » qui prévalent pour son corps de métier en Gaspésie, alors que les propriétaires de permis de pêche autochtones payent jusqu’à quatre fois plus que la majorité des entreprises de pêche non-autochtones pour le même travail.

« Il y a une problématique dans les pêches. C’est majeur! », dénonce d’entrée de jeu Gilles Albert.

Depuis sept ans, ce pêcheur qui cumule 30 ans d’expérience est engagé comme capitaine aide-pêcheur par la communauté autochtone de Listiguj. Il trouve inadmissible que la majorité de ses collègues gaspésiens qui pêchent pour les propriétaires non autochtones gagnent 4 fois moins d’argent que lui, pour le même travail.

« Un blanc qui va pêcher comme aide-pêcheur sur un bateau autochtone va gagner un salaire de 65 000 à 80 000$. Sur un bateau de blanc que je vais dire pour différencier, il va peut être gagner 14 000 à 25 000 dans le maximum », constate M. Albert.

L’homme déplore que les propriétaires de bateaux de pêche non-autochtones refusent de payer leurs hommes au pourcentage des revenus.

« Avant 89, les gens avaient 10% et aujourd’hui il n’y a même pas 10% qui est donné à tout un équipage », dit Gilles Albert.

 

Pourtant, entre 2008 et 2015, les entreprises de pêche gaspésiennes ont vu leur valeur de débarquement, donc leurs revenus, plus que tripler.

« Quelques individus en bénéficient et la grande majorité des aide-pêcheurs au Québec passent au côté de la richesse que la mer peut leur apporter», déplore monsieur Albert qui note au passage qu’au Nouveau-Brunswick, les aide-pêcheurs sont également encore nombreux à être payés au pourcentage.

« À la fin de la saison, il y a des gens qui étaient rendus à 125 000 pis 150 000 parce que les capitaines leur donne 7% pis 6%. Eux-autres font la même job pour 14 milles », s’offusque Gilles Albert qui a approché des syndicats au nom de ses collègues qui, dit-il, gardent le silence par craintes de représailles.

« C’est toujours la peur. On n’a aucune protection », conclue l’aide-pêcheur en colère.

L’Association des capitaines propriétaires s’est refusée à tout commentaire. Du côté du syndicat Unifor, on confirme que le dossier est sous analyse pour un éventuel appel à la syndicalisation aux aides-pêcheurs Gaspésiens.