Les candidats ont discuté des sujets qui touchent la MRC pendant une quarantaine de minutes. Six thèmes ont été abordés, tels que l’aménagement du territoire, la fusion des municipalités, l’environnement ou encore le développement économique.

Les hostilités, cependant, ont vraiment été lancées lors d’une séance de débat de quatre minutes à la toute fin de l’exercice. Sylvain Roy a posé deux questions concernant la gouvernance d’une MRC, questions auxquelles son adversaire n’a pu répondre précisément.

« Si un nouvel élu vous demande de lui expliquer la richesse foncière uniformisée, qu’est-ce que vous lui répondez? », a demandé Sylvain Roy. Son adversaire a pris une gorgée d’eau avant de répondre. « Vous commencez raide, M. Roy », s’est exclamé Louis-Martin Hénault. Sylvain Roy a ensuite demandé combien d’employés étaient à l’emploi de la MRC.

« C’est correct, c’était l’angle qu’il devait utiliser, a lancé Louis-Martin Hénault, quelques instants après le débat. Donc les gens vont avoir le choix entre une personne très axée sur la gouvernance et une personne qui est plus de type leader », a-t-il poursuivi.

Sylvain Roy a quant à lui précisé sa stratégie par la suite. « J’ai depuis le début insisté sur la gouvernance. C’est important d’avoir un minimum de base en gouvernance, ne serait-ce que pour accueillir les nouveaux élus qui vont arriver », explique-t-il.

Louis-Martin Hénault a répliqué en demandant à Sylvain Roy s’il allait se soumettre aux formations obligatoires en éthique s’il était élu. Roy avait démissionné de son poste de maire de Saint-Joseph-de-Kamouraska puisqu’il refusait de suivre ces formations. Il a répondu qu’il avait bel et bien l’intention de les suivre et a rappelé qu’il avait refusé à l’époque puisque les députés provinciaux et les ministres n’étaient pas obligés de s’y soumettre et dénonçait cette situation.

Plusieurs thèmes abordés

Les deux candidats ont évoqué des idées similaires sur plusieurs dossiers, mais semblent avoir des visions différentes de ce que devrait être le développement économique au Kamouraska. Sylvain Roy s’est exprimé en premier et a évoqué le besoin d’avoir accès à l’Internet haute vitesse et la téléphonie cellulaire rapidement. Sa priorité, cependant, sera le développement de l’éolien.

« On est la seule MRC du KRTB qui a des revenus éoliens sans en avoir un projet. Il n’y a pas encore d’éoliennes chez nous et on en profite déjà. Imaginez si on en avait un. » – Sylvain Roy, candidat à la préfecture du Kamouraska

Louis-Martin Hénault miserait plutôt sur un accompagnement des entreprises en faisant la promotion des ressources en place comme les agents de développement ou les centres de transfert de technologie.

« Moi, autant les entreprises ou les nouveaux entrepreneurs, travailleurs autonomes du Kamouraska, la MRC a un devoir d’outiller ces gens-là ou de les informer des outils mis à leur disposition. » – Louis-Martin Hénault, candidat à la préfecture du Kamouraska

Sur le soutien aux entreprises régionales, Louis-Martin Hénault a dit vouloir travailler avec les MRC voisines du Bas-Saint-Laurent pour pallier la pénurie de main-d’œuvre. Sylvain Roy a dit vouloir travailler sur le manque de logements abordables.

Les deux candidats ont souligné l’importance de l’environnement. Sylvain Roy a qualifié la protection de l’eau comme d’un « dossier de la première heure » et a dit vouloir miser davantage sur l’économie circulaire. Il compte aussi se pencher sur le dossier de l’Aboiteau à Saint-André-de-Kamouraska, qui pourrait bientôt être victime de l’érosion des berges.

Louis-Martin Hénault dit faire de l’environnement une priorité et pense que le Kamouraska a besoin d’un traitement-choc. Il compte donner à l’environnement une place de choix dans la prochaine planification stratégique de la MRC. Il aimerait aussi implanter le principe du pollueur-payeur.

Les deux hommes ont aussi été appelés à se prononcer sur la fusion de municipalités, un concept qui selon certains serait favorable dans un contexte où les candidatures aux élections municipales sont de moins en moins nombreuses. Or, il ne faut pas s’attendre à ce que ces deux candidats fassent la promotion des fusions.

« Le mot fusion inquiète bien des gens. Moi je préfère parler de regroupement de services », a expliqué Louis-Martin Hénault. « Ça doit venir de la base. Il est hors de question que la MRC impose des fusions », a quant à lui répondu Sylvain Roy.

Les deux candidats ont présenté des idées similaires en ce qui a trait au tourisme. Tous deux souhaitent maintenir les acquis et promouvoir ce qui est déjà en place. Louis-Martin Hénault a notamment dit souhaiter attirer davantage de touristes d’ailleurs au Canada et d’autres pays.

Rappelons que Louis-Martin Hénault est actuellement à l’emploi de La Compagnie Normand ltée et a aussi été attaché politique au Kamouraska. Sylvain Roy a occupé le poste de directeur général de Centraide KRTB-Côte-du-Sud et a aussi été maire de Saint-Joseph-de-Kamouraska pendant plusieurs années.