L’élu était dans une position délicate depuis quelques semaines pour avoir traité les opposants au projet de prolongement de l’autoroute 20 d’« anarchistes » et d’« extrémistes » sur les réseaux sociaux. Il y a quelques jours, il avait pourtant adressé ses excuses à un opposant, avouant que ses commentaires avaient dépassé sa pensée.

Pour Mikael Rioux, porte-parole du groupe « Le pont de la 20, ça tient pas debout », M. D’Amboise a pris la bonne décision en remettant sa démission. « Ce n’était pas la première fois qu’il se mettait les pieds dans les plats. Là, c’était comme la cerise sur le sundae. Je pense qu’il a fait la bonne chose », admet-il.

Jean-Yves D’Amboise était membre du comité de vigilance et de suivi environnemental de l’autoroute 20. En remettant sa démission, il est également démis de ses fonctions au sein du comité.

Cette séance du conseil était plus animée qu’à l’habitude. Une quinzaine d’opposants au projet de prolongement de l’autoroute 20 y assistaient. À la fin de la période de questions, ils étaient satisfaits des progrès réalisés. « C’est sûr qu’on a fait des avancées. On sent une certaine ouverture de la part de notre conseil municipal », se réjouit Alexis Cimon, un citoyen opposé au projet.

Le maire s’est engagé à organiser une rencontre avec le groupe, pour discuter de leurs préoccupations concernant le prolongement de l’autoroute 20. Cependant, au-delà d’une rencontre avec le maire, ce que le groupe veut réellement, c’est un nouveau BAPE.

« Ça prend vraiment un nouveau BAPE […] pour faire en sorte que les citoyens puissent exprimer leurs doléances et avoir un canal de communication avec le ministère des Transports qui n’est pas faussé par des prises de position comme on l’a vu avec le conseiller municipal Jean-Yves D’Amboise », argumente Mikael Rioux.

Effectivement, un BAPE a déjà été réalisé pour évaluer le projet de pont dans le secteur, mais en 2002. Pour le groupe, les conclusions du rapport d’enquête et d’audience publique, produit à cette occasion, sont aujourd’hui périmées. Les enjeux entourant le projet ont amplement évolué dans les deux dernières décennies.

La municipalité de Notre-Dame-des-Neiges refuse pour l’instant de les appuyer dans leur demande, afin de conserver sa neutralité. « Il y a des [arguments] pour et contre dans ce projet-là », admet Dany Larrivée, directeur général de la municipalité. « Là, on a un tracé, mais c’est tout ce qu’on a. […] Tant qu’on n’a pas plus d’informations, le conseil ne veut pas se prononcer. »

Une chose est sûre, les opposants au prolongement de l’autoroute 20 sont déterminés à se faire entendre. « Je pense qu’ils n’auront pas le choix de nous écouter. On va être présents lors des prochaines assemblées municipales et on va aller les rencontrer aussi au bureau. On va s’assurer que ces rencontres aient lieu », affirme Mikael Rioux.