Le rapport de la coroner sur le décès d’Alvin Becare a été rendu public ce matin.

Le 18 avril 2021, le travailleur a été retrouvé sans vie sur son lit, dans sa chambre à coucher, où il était confiné depuis plusieurs jours en raison de la COVID-19. Il avait reçu un test positif au virus 8 jours auparavant.

Selon les informations fournies par la SQ à la coroner, il était alité depuis deux jours au moment de son décès.

Il aurait probablement contracté le virus au travail, toujours selon le rapport. Une importante éclosion était alors en cours dans l’usine.

La coroner mentionne qu’un inspecteur de la CNESST avait noté « des lacunes dans les mesures de prévention de l’infection dans l’usine, de sorte que les travailleurs étaient exposés par d’autres travailleurs porteurs du virus ». L’entreprise a ensuite intensifié ses mesures de triage, et de sensibilisation, en plus de rendre le port du masque obligatoire en tout temps.

« Il y avait des lacunes qui avaient été observées au niveau des salles de pause. Il y a des correctifs qui avaient été demandés pour limiter les risques de propagation dans ces lieux-là. Les correctifs avaient été apportés dans les délais par l’employeur. » – Maxime Boucher, responsable des communications pour la CNESST

Dans un communiqué diffusé ce matin, l’entreprise se défend et mentionne que toutes les mesures étaient en place même avant le décès. Aliments Asta tient également à rappeler l’importance de se faire vacciner.

« Ça démontre bien l’importance de prendre ce virus au sérieux et surtout, l’importance de la vaccination pour le combattre et tous se protéger », mentionne Stéphanie Poitras, directrice générale.

Elle ajoute qu’au-delà de 85% des employés de l’usine sont présentement complètement vaccinés.

Élan de solidarité envers sa famille

Alvin Becare a laissé dans le deuil son épouse et leurs deux enfants, qui vivaient toujours aux Philippines. Il était arrivé au Canada depuis environ 5 ans.

« On était tous devenus comme une famille. Du jour au lendemain, tu parles avec une personne et tu reçois un message qui dit Alvin est parti », témoigne son amie et collègue, Julie Laliberté

Elle raconte qu’Alvin Becare se sentait mieux la veille de son décès, après avoir été alité sans pouvoir bouger pendant deux jours.

« Le soir, il a quand même soupé avec ses amis puis il riait, c’était la fête de quelqu’un dans la maison et il avait du plaisir », lance-t-elle. « Quelques heures après, le mal était fait », poursuit Mme Laliberté.

Des collègues et amis de l’homme de 34 ans ont aidé aux démarches pour envoyer ses cendres à ses proches, dans son pays natal. Une collecte de fonds a été également mise sur pied pour soutenir sa famille dans cette épreuve.

Julie Laliberté, qui dit communiquer presque à tous les jours avec la famille aux Philippines, évoque la possibilité de se rendre dans le pays natal d’Alvin pour y rencontrer les proches, avec qui elle a évidemment tissé des liens.