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Crevette : des pêcheurs acadiens lancent la serviette

Publié le 25 avril 2024 à 15:27, modifié le 25 avril 2024 à 15:27

Par: Félix Côté

Rien ne va plus pour les pêcheurs de crevette de la péninsule acadienne. Aucun d’entre eux n’a pris la mer cette saison. Selon eux, les solutions mises de l’avant par le MPO ne sont que de la poudre aux yeux.

« C’est un gros pincement au cœur oui », déclare le président de l’Association des crevettiers acadiens du Golfe, Stéphane Thériault.

Le quai de Caraquet est peu animé. Bien que les pêcheurs de crabes soient à l’œuvre, aucun de leurs confrères crevettiers n’est sorti en mer depuis l’ouverture de la saison. L’industrie semble être à l’abandon. Au quai de Shippagan, des bateaux sont à vendre.

« C’est le cas, on a deux bateaux à vendre présentement, et j’ai l’impression, dépendant de ce qui se passera dans les prochains mois qu’on aura probablement d’autres crevettiers à vendre », avoue le président de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, Jean Lanteigne.

Ce constat est déchirant pour Jean Lanteigne qui a consacré sa carrière à mener à bien cette industrie. Aujourd’hui, il est très critique à l’endroit du MPO. Il dénonce encore une fois l’inaction du ministère ces dernières années et les maigres mesures obtenues par les crevettiers.

« Pour l’instant, il n’y’a rien qui bouge c’est toujours la fameuse phrase ‘’on vous entend, on vous comprend ‘’. Mais, au niveau des actions, voilà pourquoi on est très déçu de l’attitude du ministère », mentionne-t-il.

La ministre Diane Lebouthillier avait déclaré que la réouverture de la Pêche au Sébaste était historique. Pour les crevettiers cette réouverture représentait le dernier espoir. Or, ce qui est plutôt historique selon le président de l’Association des crevettiers acadiens du Golfe, Stéphane Thériault, c’est le retour des gros chalutiers, qui dit-il sonne la fin des communautés côtières.

« C’est un gros coup pour les communautés, pour les usines. Présentement au Nouveau-Brunswick, il n’y a plus de crevette qui se produit. C’est seulement à Terre-Neuve et au Québec. »

Et avec les changements climatiques qui chamboulent l’écosystème marin, l’homme se demande si le MPO n’a pas une boussole déréglée.

« C’est très inquiétant pour la crevette. Elle n’est même plus dans les fonds marins, et les factures s’accumulent aussi », ajoute Stéphane Thériault.