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Concurrence déloyale dans l’industrie de la pêche?

Publié le 29 avril 2019 à 15:10, modifié le 29 avril 2019 à 15:48

Par: CIMTCHAU

Un comité formé de transformateurs de fruits de mer dénonce ce qu’ils estiment être de la concurrence déloyale de la part du géant Royal Greenland. Selon eux, ils achètent les fruits de mer aux pêcheurs à un prix tellement élevé que les transformateurs canadiens ne peuvent rivaliser.

« On ne peut pas continuer à garder les yeux fermés et à dire qu’il n’y a rien qui se passe là », énonce Fernand Brideau, le directeur des ventes de Produits Belle baie ltée.

Des transformateurs de fruits de mer du Québec, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve se sont associés pour dénoncer les pratiques du géant de l’industrie de la pêche Royal Greenland. Cette entreprise, détenue par le gouvernement du Groenland, offre d’acheter les crevettes des pêcheurs à des prix jamais vus auparavant. M. Brideau explique : « ce que notre compétiteur Royal Greenland fait présentement,  il offre à certains des bateaux des prix… une moyenne de 2,30 $. On ne sait pas c’est quoi les conditions, mais 2,30 $, c’est plus que le double de ce qu’on offre. »

La moyenne attendue de la livre de crevette nordique était de 95 cents. Cette augmentation pourrait avoir des conséquences importantes sur les propriétaires et les employés des usines de transformation. « On ne fermerait pas, mais on ne serait pas rentable. On peut se permettre de perdre une couple de 100 000$ parce qu’on a mis de l’argent de côté pour les mauvais jours. Mais après une couple d’années, on ne sera plus là », précise le directeur des ventes.

Dans le cas de Royal Greenland, les déficits pourraient être absorbés par le gouvernement du Groeland. Selon le comité, l’entreprise gonfle ses prix dans le but d’éliminer toute compétition. Le directeur général de l’Association coopérative des pêcheurs de l’île, Brian Bezeau estime que ce n’est pas la première fois que l’entreprise emploie cette méthode : « elle arrive dans des endroits pour s’approprier de la ressource, puis elle a pour concurrence de mettre des prix vraiment très élevés dans cette région-là, de sorte que les autres usines ou les autres acheteurs de la région ne peuvent pas compétitionner. »

Pour éviter cet éventuel monopole,  les transformateurs demandent que le gouvernement fédéral fasse enquête rapidement. « Nous on demande au Canada, au gouvernement, au bureau de la concurrence de vérifier, et de s’assurer que c’est pas des pratiques déloyales », demande M. Bezeau.

De son côté Ottawa répond que les provinces sont mieux placées pour réagir aux effets possibles de ce nouvel arrivant. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick affirme suivre le dossier de près sans vouloir faire plus de commentaire. Celui du Québec affirme attendre des réponses de la part du gouvernement fédéral. L’entreprise Royal Greenland n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.