« Je suis obligé de dire que ça fait neuf ans que je suis maire, c’est mon neuvième budget… et ça été le plus difficile à réaliser parce que tout ça a frappé rapidement. », se désole le maire de New Richmond, Éric Dubé.

Ces propos résument bien le travail auquel les municipalités de la région ont dû faire face. On comprend la situation économique et on a voulu ménager le citoyen.

« On a essayé d’être le plus raisonnable possible, de maintenir les charges pour les citoyens dans la limite du raisonnable. Mais, on doit assurer les services disponibles on n’a pas le choix parfois. », explique, quant à lui, le maire de Maria, Jean-Claude Landry.

Les élus avaient des allures de contorsionnistes ces derniers jours pour déposer des budgets qui éviteraient les hausses de taxes trop élevées. Ils croient avoir réussi.

« Donc c’est bien en dessous de l’inflation. Pour une maison moyenne, ça représente en dollar absolu 99 dollars pour la maison moyenne qui a les services sur le territoire. », soupire Mathieu Lapointe, maire de Carleton-sur-Mer.

Les augmentations se situent toutes sous l’indice des prix à la consommation. Une victoire pour les élus, mais un constat difficile à avaler pour les citoyens.

« Si je regarde, présentement, avec tout ce qui se passe sur la planète, il n’y a rien qui descend. Alors il fallait s’y attendre à ce que ça monte. On n’a pas le choix de payer les taxes. », raconte cet homme croisé dans le stationnement d’une pharmacie.

Tous les élus rencontrés racontent la même histoire : dépenses supplémentaires, inflation, hausse des prix du carburant et, même, indexation des contrats de collectes des différents bacs…

« On fait face, quand même, à une hausse au niveau du traitement des matières résiduelles – qui sont gérées par l’entremise de la MRC – une hausse de 8,13%. », explique Sylvie Blanchette, mairesse d’Amqui.

Pour certains élus, de l’aide gouvernementale aurait été appréciée.

« 1 milliard de dépenses de plus pour les municipalités. Pendant ce temps-là, Québec engrange 14 milliards de revenus supplémentaires (…) L’inflation leur donne des revenus, nous ça nous donne des dépenses, il y a un déséquilibre. », tonne Daniel Côté, maire de Gaspé mais aussi président de l’UMQ.

Au bout du compte, on parle d’augmentations qui varient entre 3,9 et 4,9% sur le territoire. Une consolation pour certains, une exagération pour d’autres.