37 ans plus tard, Sophie Bernier dénonce son oncle, Françoys Bernier, décédé en 1993. Jamais elle n’oubliera ses trois étés passés aux Éboulements, quand elle était adolescente.

Presque tous les soirs, son oncle venait la rejoindre dans son lit pour la caresser. «Moi je faisais semblant de dormir. C’est sûr qu’il savait bien que je ne dormais pas. J’ai été autant agressée physiquement que psychologiquement. J’étais une proie idéale parce que pour moi, c’était une figure paternelle, c’est quelqu’un en qui j’avais confiance, que j’admirais. Il n’a jamais eu de geste violent à mon égard, mais c’était très pernicieux. Il me disait même qu’il était amoureux de moi», se rappelle Sophie Bernier.

C’est la vague de dénonciations actuelle qui lui a donné le courage de parler. À l’époque, c’est dans son journal intime qu’elle se confiait.

«Je pense qu’on se doit de savoir que Françoys Bernier n’était pas un agneau. Il avait un côté sombre et assez déviant. Il était connu comme quelqu’un qui pouvait se permettre de toucher les formes des femmes avec un sourire, avec une blague. Il y en a certainement d’autres qui ont subi des attouchements. Je mettrais ma main au feu.» – Sophie Bernier

Le conseil d’administration du Domaine Forget a décidé de retirer toute mention de Françoys Bernier au Domaine Forget de Charlevoix. La salle de concert qui portait son nom s’appellera pour l’instant la Salle du Domaine Forget. Son nom sera également retiré de partenariats spécifiques.

Sophie Bernier s’est dite satisfaite de cette décision. Elle a brisé le silence par souci de justice et non de vengeance.