Acériculteurs : une bonne saison en perspective
Publié le 11 mars 2025 à 16:12, modifié le 11 mars 2025 à 16:12
Par: Félix Côté
Le mois de mars est synonyme du début de la saison des sucres et les producteurs de sirop d’érable récoltent déjà l’eau des arbres. La saison s’annonce bonne, mais les acériculteurs ne sont pas à l’abri de l’imposition de tarifs.
Une grande partie des exportations québécoises visent le marché américain, plus de 60 % des exportations de sirop d’érable sont destinés aux États-Unis. Les acériculteurs sont donc à la recherche de solution. Par ailleurs, l’industrie qui est de moins en moins artisanale essaie de prendre de l’expansion. Cependant les acériculteurs doivent se disputer les hectares de forêt avec l’industrie du bois, ce qui pousse les acériculteurs à être débrouillard.
L’automne plus chaud, les basses températures de l’hiver et les récents redoux de température. Tous ces éléments permettent d’envisager une bonne saison de production de sirop d’érable.
« L’an dernier on a produit environ 500 000 bouteilles. Cette année dans le fond on vise 750 000 bouteilles pour pouvoir se diversifier parce qu’on a plusieurs sortes de produits », raconte le directeur général de l’érablière Escuminac, Pierre Poirier.
En revanche la guerre commerciale pourrait faire mal à l’industrie acéricole qui dépend toujours du marché américain.
« Des solutions, il n’y en a pas vraiment. On va monter les prix et si le consommateur décide de ne pas payer le prix qui compensera le tarif douanier on te risque de perdre des ventes », mentionne le président de l’association des érablières transformatrices, Martin Malenfant.
Pour diversifier sa clientèle, l’érablière Escuminac mise sur du sirop raffiné et diversifie ses produits à base d’érable à mettre en marché.
« On peut développer du sirop à saveur, il n’y en a qu’on fait macérer dans les barils de fûts de chêne pour leur donner de la saveur et on développe aussi des produits cosmétiques à base de sirop et de Pierre de sucre qu’on récupère lorsqu’on boue le sirop », explique Pîerre Poirier.
Mais le développement de nouveaux produits et d’une nouvelle clientèle ne se fait pas du jour au lendemain.
« Le marché américain c’est un très gros marché pour le sirop d’érable du Québec. Ça serait important de travailler à être moins dépendant des États-Unis. Mais, sans c’est un travail de longue haleine, ça ne se fait pas en une saison », avoue l’acériculteur.
Par ailleurs, les acériculteurs du Québec doivent réussir à mettre en valeur l’industrie auprès du ministère des Ressources naturelles pour obtenir plus de terre à exploiter. Toutefois, ils se bute devant l’industrie forestière.
« Dans l’acériculture, l’aménagement qui se fait se fait uniquement à très court terme pour la journée qu’on est prêt à l’exploiter. On devrait avoir une mentalité de cultivateur d’érable », précise Martin Malenfant.