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Accès à Internet haute vitesse : un frein au développement du Témiscouata

Publié le 15 août 2019 à 18:42, modifié le 15 août 2019 à 18:44

Par: CIMTCHAU

Ottawa et Québec annonçaient récemment un investissement de plus de 2,5 M$ pour assurer le branchement de 10 collectivités du KRTB à Internet haute vitesse. Or, la préfet de la MRC de Témiscouata soutient que l’argent ne garantit en rien le branchement de nouveaux abonnés.

Sans complètement bafouer l’annonce faite par les deux paliers de gouvernement, Guylaine Sirois soutient que l’argent ne sert qu’à installer de nouvelles infrastructures. « Des guirlandes dans des poteaux ! », lance la préfet.

« Rien ne dit que ces infrastructures, qui seront installées par Bell, vont aboutir en de réels branchements à Internet dans les maisons », ajoute-t-elle. Autrement dit, le problème d’accès à Internet haute vitesse dans la région demeure entier.

La situation est particulièrement problématique pour les entreprises. Parlez-en à Cindy Rivard. En affaire depuis 10 ans, sa malterie est située à seulement 4 km du quartier Cabano, à Témiscouata-sur-le-Lac.

« Avec Bell, j’avais supposément une connexion à 30 mégabits par seconde. Mais, j’avais en réalité seulement 5 mégabits par secondes quand il faisait beau et que toutes les conditions étaient réunies », mentionne la vice-présidente de MaltBroue, qui est également propriétaire de Oyez communications.

Le service Internet offert par Vidéotron s’arrête à quelques pas de sa ferme située sur la route 232. Pour avoir une connexion rapide, elle n’a pas eu d’autre choix que de louer un bureau au centre-ville.

« Mes clients sont partout à travers le Québec. Au niveau administratif, nos logiciels sont en ligne. Donc tout ça prit en compte, ça prend une connexion qui a du bon sens pour pouvoir se développer », fait valoir Cindy Rivard.

Divergence dans les cartes

Encore 41 % des gens ne sont pas du tout connectés ou ont une connexion à Internet considérée médiocre au Témiscouata.

« Les infrastructures à améliorer, je comprends. Qu’on subventionne Bell pour le faire, tant mieux pour eux. Sauf qu’une fois que ces installations sont faites dans les poteaux, qu’est-ce que ça donne aux citoyens ? », demande Guylaine Sirois ?

La MRC a engagé un consultant récemment pour créer ses propres cartes de couverture de télécommunications. En les superposant à celles détenues par les compagnies, force a été de constater qu’il y avait quelques disparités entre elles. Ces cartes sont notamment utilisées pour déterminer les régions admissibles aux projets d’accès à Internet et au sans-fil mobile. La MRC a d’ailleurs fait parvenir ces constats au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en février dernier.

« On demande maintenant une rencontre avec un responsable du gouvernement Legault pour lui expliquer où nous en sommes dans ce dossier. On veut que ça soit pris en compte pour faire un projet pilote, pour que les gens sachent exactement qu’est-ce qui est fonctionnel et qu’est-ce qui ne l’est pas chez nous » exige la préfet, en soulignant au passage qu’il est inconcevable qu’en 2019, certaines personnes n’aient toujours pas accès à Internet.

Un service essentiel

Depuis à peine trois jours, Cindy Rivard a changé de fouisseur Internet. Elle a maintenant une connexion LTE grâce à une vieille antenne suffisamment haute pour installer le module sur le toit de sa maison. L’entrepreneuse estime être privilégiée.

« Nous nous sommes installé ici mon conjoint et moi, car c’est une décision de cœur. Mais j’ai parlé du problème d’accès à Internet avec d’autres entrepreneurs. Certains songent à quitter parce qu’ils n’ont pas cet accès-là qui freine leur développement d’affaires. C’est une problématique pour le développement économique de la région, c’est clair et net », conclut Cindy Rivard.