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Caribous forestiers en péril : Des loups seront abattus dans Charlevoix

Publié le 28 novembre 2019 à 17:32, modifié le 28 novembre 2019 à 18:32

Par: CIMTCHAU

La population de caribous forestiers est en péril dans la région de Charlevoix. Québec y va d’une mesure drastique à l’endroit de leur prédateur : des loups seront abattus cet hiver.

Le caribou forestier est considéré comme une espèce vulnérable depuis 2005. Lors d’un inventaire aérien réalisé à Charlevoix par le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) en mars 2017, seulement 56 caribous ont été répertoriés.

Les ours noirs et les loups gris sont la première cause de mortalité des caribous, notamment chez leurs petits. Québec a donc l’intention d’abattre des loups cet hiver pour rééquilibrer l’écosystème.

« Cette mesure vise à diminuer la pression de prédation sur les caribous durant l’hiver, une période où les caribous sont particulièrement vulnérables à la prédation par le loup. Il ne s’agit pas d’un abattage massif et systématique, mais bien d’un prélèvement ciblé sur quelques individus. Seuls les loups s’approchant trop près de la population de caribous seront abattus, si nécessaire », répond le MFFP par courriel à CIMT Nouvelles.

L’abattage sera réalisé par des techniciens de la faune du ministère à bord d’un hélicoptère en basse altitude. Ces derniers sont formés et expérimentés dans le tir à l’aide d’une arme à feu, ainsi que dans la capture de mammifères à bord d’un aéronef, précise le MFFP.

Une solution qui ne fait pas l’unanimité

« Je sais qu’il y a beaucoup de loups. J’ai quelques amis qui chassent. Ils trouvent qu’il y a des loups pas mal. Donc oui, ce serait une bonne affaire », pense un résident de Charlevoix.

« Serait-ce bon de faire un abattage massif ? Je dirais que non, parce qu’il faut garder un certain équilibre. S’il y a trop de loups, je pense que ce n’est pas mauvais d’éliminer ça », lance un autre citoyen.

Si la mesure ne semble pas choquer dans Charlevoix, une pétition en ligne, qui a d’ailleurs déjà récolté plus de 3000 signatures, dénonce cette décision du ministère.

« On essaie de nous faire croire qu’en faisant du contrôle de prédateur, on va régler le problème. Bien ce n’est pas le cas. Malheureusement, il est triste de constater qu’il n’y a pas de volonté politique. Puis probablement qu’il n’y aurait pas d’acceptabilité sociale au point de vue économique de réduire les coupes forestières. Alors on fait porter le blâme sur les prédateurs », déplore Gisèle Benoit, documentariste et l’une des deux instigatrices de la pétition.

De plus, l’abattage de loup serait en effet inefficace à long terme.

« S’attarder à abattre des prédateurs, ça peut être une stratégie extrême pour freiner le déclin autant que possible, puisque la majorité de ces caribous semblent mourir de prédation. Toutefois, ne pas s’attaquer la quantité de coupes forestières ou la quantité d’habitats à conserver c’est se voiler les yeux. », Martin-Hugues St-Laurent, professeur au département de biologie à l’Université du Québec à Rimouski.

Le gouvernement planche également sur une nouvelle stratégie dans le but de sauver les caribous forestiers, stratégie qui sera mise en place seulement en 2022.