Un aubergiste de La Malbaie dénonce les procédures d’Immigration Canada
Publié le 25 avril 2019 à 16:24, modifié le 25 avril 2019 à 16:24
Par: CIMTCHAU
La pénurie de main-d’œuvre qui frappe nos régions force les employeurs à user d’ingéniosité pour recruter du personnel. Depuis quelques années, un aubergiste de La Malbaie se tourne vers des stagiaires internationaux pour la saison estivale. Il dénonce toutefois que les procédures à suivre d’Immigration Canada sont loin d’être conciliantes.
L’Auberge des Falaises vient de rouvrir ses portes. Le propriétaire de l’établissement a encore eu de la difficulté à trouver des employés. Depuis dix ans, David Cloutier se tourne vers l’international pour recruter de la main-d’œuvre temporaire. Il dénonce toutefois la lourdeur administrative d’Immigration Canada.
«C’est une catastrophe, cette année. Je recevais des réponses l’an dernier en dedans de cinq jours pour des permis de travail. Cette année, ça prend huit semaines. Ils demandent les relevés d’emplois de tous les employeurs, les lettres de référence de tous les employeurs. Depuis l’année dernière, il faut prendre les empreintes biométriques de tous les travailleurs qui viennent. Et tant que ce n’est pas fait, la demande n’est pas traitée. Et à minuit moins une, tu apprends que finalement, tu t’es enfargé dans une virgule et ton dossier est refusé. J’en ai un qui a été refusé parce que son passeport était mal scanné», se désole David Cloutier.
C’est sans compter qu’il peine à connaître l’état des dossiers de ses candidats.
«J’en ai un, Lorenzo, qui arrivait la semaine prochaine. Lui, il avait démissionné. Il avait loué son appartement. Il avait fait toutes les démarches. À deux semaines d’avis, on a un refus, alors que ça fait environ un mois et demi qu’on essayait de parler à quelqu’un pour savoir ce qu’il se passait avec ce dossier. C’est un non-sens. On n’arrête pas d’entendre Immigration Canada dire qu’ils feront tout pour améliorer les processus. C’est carrément le contraire qui se produit. L’énergie et le temps que j’ai mis, que plusieurs personnes mettent là-dessus, c’est incompréhensible», martèle le propriétaire de l’Auberge des Falaises.
S’il continue d’avoir autant de difficultés à recruter à l’étranger, David Cloutier craint pour l’avenir de son auberge.
«Je suis chanceux, parce que j’ai eu quelques applications locales, je vais m’arranger, mais avec des 50-60-70 heures par semaine. Tout le monde court après du personnel, tout le monde veut venir au Canada, mais l’image qu’on a, à l’international, c’est que les procédures d’immigration au Canada sont tellement complexes que le monde abandonne.»
La députée fédérale Sylvie Boucher a remarqué que le nombre de demandes de travailleurs étrangers temporaires a explosé dans les dernières années. Par courriel, elle dit espérer que le gouvernement Trudeau revoie les procédures, pour réduire les obstacles des employeurs et travailleurs. «Le gouvernement devrait chercher à réduire les obstacles pour nos industries et nos employeurs qui doivent combler le manque de main-d’œuvre locale. Une révision des procédures afin de diminuer la paperasserie serait une des façons de faire. Il faudrait adapter les demandes selon la réalité de l’entreprise, des PME ou des agriculteurs qui ont ces besoins avec comme objectif de diminuer la lourdeur administrative et accélérer le traitement des demandes», a-t-elle écrit.