Réduction de la taille de l’État : Carlos Leitao critique le chef de la CAQ
Publié le 28 août 2018 à 20:04, modifié le 28 août 2018 à 21:25
Par: CIMTCHAU
Le ministre des Finances du Québec Carlos Leitao estime que la proposition faite par le chef de la Coalition Avenir Québec quant à la suppression de 5 000 postes de fonctionnaires afin d’économiser 1,2 G$ de fonds publics dans un premier mandat, ne fait aucun sens.
Il était de passage à Carleton-sur-mer en Gaspésie mardi soir pour venir appuyer le candidat dans la circonscription de Bonaventure, François Whittom, dans un rassemblement libéral à la microbrasserie Le Naufrageur.
Questionné sur la mesure proposée ce matin par le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, qui vise à couper 5000 postes de fonctionnaires en quatre ans s’il venait à être élu le 1er octobre prochain, le ministre libéral s’est dit surpris de la proposition.
« Je suis surpris, très surpris de voir Monsieur Legault de telles choses, ça n’a aucun sens. Ce qu’il a dit, ça n’a aucun sens. M. Legault dit qu’il y a 500 000 fonctionnaires au gouvernement au Québec. Une personne qui aspire être Premier ministre au Québec, il faut qu’il sache qu’il n’y a pas 500 000 fonctionnaires au gouvernement du Québec. L’appareil gouvernemental, les différents ministères c’est à peu près 80 000 ou 90 000 fonctionnaires », a expliqué Carlos Leitao.
Il a tenu à expliquer qu’il faut nuancer entre fonctionnaires et employés de la fonction publique. Il serait déraisonnable selon lui de couper 5 000 postes de fonctionnaires ou d’employés de la fonction publique.
Selon lui, il est vrai de dire qu’il y a 500 000 personnes qui travaillent dans le secteur parapublic, ce qui inclut les enseignants, les infirmières, les policiers, les agents correctionnels, les employés du système de justice et plusieurs autres.
Toutefois, il estime que les emplois énumérés précédemment ne peuvent être coupés sur un horizon de quatre ans.
« Donc, si M. Legault dit qu’il y a 30 000 personnes qui prennent la retraite à chaque année, donc c’est facile de réduire la taille. Les enseignants qui prennent leur retraite, on ne les remplace pas. Les infirmières qui prennent la retraite, on ne les remplace pas. C’est une proposition qui ne fait aucun sens et pour une personne qui aspire devenir le chef du Québec, c’est vraiment navrant qu’on fasse une telle proposition », a-t-il clamé en entrevue mardi soir.
De son côté, le chef de la Coalition Avenir Québec s’était défendu qu’il ne s’agissait pas de compressions, mais bel et bien de départ à la retraite qui ne seraient pas remplacés au fil du temps.
Ce dernier estime qu’il y aurait environ 36 000 travailleurs de la fonction publique qui devraient partir à la retraite dans les prochaines années.
Selon les calculs réalisés, ce serait 13% des départs qui ne seraient pas comblés par l’embauche de nouvelles ressources.
Lors de la dernière campagne en 2014, François Legault comptait sabrer 20 000 postes de la fonction publique.