Traverse à Cacouna: Des impacts sur la faune et la flore qui inquiètent
Publié le 3 juillet 2025 à 18:12, modifié le 3 juillet 2025 à 18:13
Par: Jasmin Guillemette
La Société des traversiers du Québec (STQ) a déposé l’avis de projet au ministère de l’Environnement, pour déménager la traverse à Cacouna. Ce processus d’évaluation des impacts concernera les infrastructures permanentes. Les conséquences sur la biodiversité du secteur seront évaluées.
L’étude débutera ce mois-ci, en juillet. Il y aura un processus d’un peu plus de deux ans dans les différents milieux, autant marins que ceux humides et terrestres. Le dépôt se fera ensuite au ministère de l’Environnement.
Les cris d’oiseaux seront peut-être noyés par le bruit de la machinerie lors de l’installation des infrastructures portuaires à Cacouna. Le projet sera d’abord soumis à une étude d’impact sur l’environnement. Les effets sur la qualité de l’eau, le climat sonore, la qualité des différents habitats et sur la reproduction de certains animaux seront scrutés à la loupe.
« Les espèces utilisent ce secteur-là pour la reproduction, la nidification, c’est un air de repos pour les oiseaux migrateurs », indique Patrick Morin, directeur général du Conseil régional de l’environnement (CREBSL) du Bas-Saint-Laurent.
L’endroit accueille depuis des années plusieurs amateurs d’ornithologie.
« C’est sûr que les gens viennent ici pour les oiseaux justement, et la belle vue. Je trouverais ça triste qu’il ne pourrait pas bénéficier de ça encore. Ils sont bien installés les oiseaux », lance une femme en balade dans le secteur du port.
« Pour un instant, je crois que ça peut impacter quelques années. Mais ça va se régler. Tout va se remettre en place », continue un citoyen de Cacouna.
« Il ne peut pas ne pas avoir d’impact. Il y en a lorsque nous on y va ou qu’on fait quoi que ce soit, mais les impacts sont minimes », affirme cet homme.
Les travaux peuvent avoir des impacts significatifs sur les différentes espèces, entre autres marines puisque les vibrations du chantier s’amplifieront considérablement dans l’eau. « Le bruit, le dérangement va perturber ces espèces-là », poursuit M. Morin.
Le site près du port de Gros-Cacouna accueille différentes espèces fauniques à statut particulier. En plus du béluga qui est dans la situation la plus précaire, six différentes sortes oiseaux utilisent le secteur comme maison.
« On peut dire, un nid ici à Cacouna, ce n’est pas grave, mais bon ce sont les impacts cumulatifs. De la même façon que pour le beluga. Il faut se poser la question. Là on a un dragage qu’on va faire, si on ajoute le déménagement, et qu’on ajoute une plus longue saison, et qu’on allonge un plus gros navire avec le Sareema », questionne-t-il.
Le Conseil régional en environnement trouve que la décision du déménagement a été prise à l’aveugle sur le plan environnemental puisque peu de données ont été révélées depuis la décision. Le dépôt de cette étude en dévoilera quelques-unes. Il est prévu pour novembre 2026. Au même moment où débuteront des travaux des installations temporaires.
« Cette étude d’impact-là, pour les installations permanentes, ça nous donnerait ce genre de réponse, mais si elle arrive en même temps que le quai temporaire qui sera construit, on sera mis devant un fait accompli », termine le directeur général du CREBSL.
De multiples demandes ont été faites par le Conseil régional au gouvernement afin de dévoiler les conclusions environnementales qui ont poussé Québec à déménager la traverse.