Les producteurs de porc de Charlevoix avaient déjà tiré l’alarme en 2023 sur la crise qui les frappe. Deux ans plus tard, c’est 30 % de la production qui a diminué contre 9 % dans l’ensemble du Québec. L’augmentation des coûts de production reste la principale cause de leurs difficultés.

« Oui dans Charlevoix, c’est plus dur. Pas parce qu’on est des moins bons producteurs. C’est notre position géographique qui fait en sorte, mais en même temps on occupe un territoire. L’agriculture de Charlevoix, ce que ça fait, ça maintient un environnement, ça maintient des champs », affirme Yves Laurencelle, président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord.

Plusieurs facteurs jouent contre la région, notamment la fermeture de l’abattoir d’Olymel en Beauce, ce qui a fait monter les coûts de transport. Des conditions de plus en plus intenables financièrement.

« C’est l’inquiétude parce qu’on a des menaces de fournisseurs qui nous disent qu’ils ne sont plus capables de donner service. Ils n’ont plus le volume pour donner service donc ils vont fermer », déplore Mathieu Pilote, producteur de porc à La Malbaie.

L’Union des producteurs agricoles considère que les programmes d’aide du gouvernement sont pertinents, mais mal adaptés à la réalité des régions périphériques.

« Nous c’est sûr que ça fait longtemps qu’on parle d’un Agri-Région. Quand on fait des calculs de coûts de production, on demande de ne plus être géré sur un coût provincial. On veut qu’on prenne en compte vraiment la réalité d’un coût de production régional », clame Yves Laurencelle.

Les producteurs ont rencontré la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré cet après-midi à Baie-Saint-Paul. Elle s’est engagée à porter leur voix auprès du gouvernement.

« Aussi on n’est pas tous seuls. Ça touche différentes régions périphériques. Ça touche la Côte-Nord, ça touche mes collègues du Saguenay, ça touche mes collègues d’Abitibi. Ces collègues-là ont les mêmes réalités, donc je vais les interpeler pour qu’on fasse front commun ensemble et qu’on parle de cette réalité-là », assure Kariane Bourassa.

Les producteurs de porc rappellent que la crise qu’ils traversent à un effet domino sur les autres secteurs agricoles de la région. Ainsi, si elle perdure, c’est l’ensemble de l’industrie agroalimentaire de Charlevoix qui sera en danger.