Les opinions étaient divisées, mais la majorité des gens présents se portaient en faveur du projet. Certains sont même arrivés à 14h en après-midi pour garantir leur place. Une centaine de personnes étaient sur place, même si une quarantaine seulement pouvait assister à la réunion du conseil. L’ambiance était tendue puisque des manifestants en faveur et d’autres contre le projet se sont échangés des incivilités depuis le dépôt du projet de règlement sur le changement de zonage. Ça s’est d’ailleurs poursuivi hier soir.

Les personnes en faveur du projet de mine de pouzzolane à Dalhousie sont arrivées tôt, nombreuses et bruyantes devant l’hôtel de ville lundi.

Leur objectif était d’occuper les 40 places disponibles lors de la troisième lecture afin d’afficher leur soutien à l’adoption du projet de règlement.

« Ça apporte de business local. Au Restigouche on a eu de la misère dans le passer à Dalhousie y a plus rien, c’est le temps qu’il ramène quelque chose. S’ils veulent faire travailler les jeunes ici, on va travailler », mentionne ce résident du Restigouche en faveur du projet de mine, Mathieu Durepos.

« Il n’y a pas d’argent à faire ici. Tout le monde s’en va en dehors, s’il y avait une mine ici, les familles resteraient ici, les gens resteraient ici parce qu’il y aurait de l’argent à faire », lance le jeune adulte de Dalhousie, Raphaël Ouellette.

– Toi irais-tu porter ton CV ?

« Si la mine ouvre demain matin, je vais porter mon CV direct », répond M. Ouellette.

Dans la foulée de toute cette histoire, le manque de civisme a été dénoncé des deux côtés. Une manifestation contre le projet de mine de pouzzolane était prévue avant la séance du conseil. Or, les organisateurs l’ont annulée  puisqu’ils croyaient que l’accès leur serait bloqué.

« Les gens de Dalhousie nous ont conseillé fortement de ne pas nous déplacer pour ne pas rajouter de l’huile sur le feu. (…) ils avaient peur qu’on soit intimidé ou même menacé par les gens qui étaient là », raconte le co-porte-parole du groupe non, merci pouzzolane Dalhousie, et résident de Miguasha, Jean-Marc Beaulieu.

« Moi, je ne peux pas décider ça pour un. Mais, on est aussi content qu’il ne soit pas venu », répond le résident de Dalhousie en faveur du projet, Michel McIntyre.

Des menaces ont aussi été portées à l’endroit du maire dans les derniers mois. Des actes de vandalisme sur les équipements du promoteur ont aussi été dénoncés. Normand Pelletier condamne de nouveau tout acte de violence dans la municipalité.

« J’ai trouvé ça affreux la façon que les gens se sont comportés dans ma municipalité. Je trouve ça aberrant les commentaires, les démarches, les menaces, brûler l’équipement pour 1 million, endommager ma camionnette. Je trouve ça honteux », dénonce le maire de Baie-des-Hérons.

Malgré la controverse, le changement de zonage permettant l’exploitation de mine et carrière dans la municipalité de Baie-des-Hérons a été approuvée.

« Pour que la compagnie puisse faire quoique ce soit, ils doivent déposer à l’urbanisme une demande de rezonage et c’est à ce moment que le processus je commence et ça se peut prendre, un an, un an demie, deux ans, je ne sais pas », précise le maire.

C’est désormais à la Commission des services régionaux Restigouche que la tâche revient d’évaluer les projets qui seront soumis.