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Décès d’abeilles : un apiculteur accuse les fongicides pour maïs

Publié le 3 octobre 2024 à 16:36, modifié le 4 octobre 2024 à 17:30

Par: Félix Côté

Les pesticides utilisés pour arroser certaines productions agricoles sont mortels pour les abeilles? Des produits utilisés dans des champs de maïs seraient particulièrement nocifs à leur survie.

Dans les dernières années, l’apiculteur John Forest a vu 90 % de ses abeilles mourir à l’arrivée de l’hiver lorsque ses ruches se trouvent près de champs de maïs. Selon lui, ces champs en particulier sont arrosés d’un fongicide appelé thiabendazole.

« En temps de disettes ou lorsqu’il n’y a pas grand-chose, elles vont aller ramasser du pollen sur le maïs. Donc, elles vont l’apporter, le digérer, le donner à manger à leurs enfants. Ça fait en sorte que les abeilles ne passent pas l’hiver », explique l’apiculteur et propriétaire de la miellerie, Ruches des framboises, John Forest.

Selon un rapport de la multinationale agroalimentaire suisse Syngenta, qui fait actuellement l’objet d’un recours collectif en Colombie-Britannique, l’impact du thiabendazole est plutôt modéré sur les abeilles. Le produit respecte les normes, d’après Santé Canada.

« Ce fongicide-là être utilisé dans certains pays comme un insecticide. Au Canada ils l’ont homologué comme fongicide, mais dans certains pays c’est pour tuer les insectes dépendamment de la concentration », dément le producteur de miel.

Depuis deux ans l’apiculteur tente de se faire entendre auprès de l’Union des producteurs et de la coopérative agricole. Ces derniers ont refusé de nous accorder une entrevue.

« Je suis membre de l’UPA, je leur ai manifesté mon problème et on refuse de m’aider », dénonce John Forest.

Considérant la sensibilité et le manque de précisions sur l’impact de ce fongicide, plusieurs agronomes tels que Louis Robert ont sonné l’alarme en énonçant le principe de précaution. Le producteur de miel propose aux agriculteurs de miser sur des semences sans enrobage pour une pollinisation pérenne.

« Dans la nature, elle est sur la pollinisation de 80 % des plantes. Si on a plus d’abeilles qu’il va y avoir beaucoup d’espèces végétales qu’ils vont disparaître », précise l’apiculteur de 45 ans d’expérience.

De son côté le ministère de l’Agriculture du Québec rappelle que son plan d’agriculture durable invite les producteurs à adopter des pratiques agroalimentaires qui vont au-delà des exigences réglementaires.