Mélanie a vécu son lot d’épreuves durant la dernière année. C’est l’équithérapie qui lui a permis de maintenir sa tête hors de l’eau. «On nous demandait de faire des exercices, pour apprendre à prendre notre place, à s’affirmer et on faisait une rencontre par la suite de groupe. Même encore aujourd’hui je découvre des trucs», affirme-t-elle.

Pendant les sessions, les participants font plusieurs exercices debout avec les chevaux, sans les monter, pour les aider à avoir confiance en eux et à s’affirmer, devant une bête qui peut sembler plutôt imposante.

«Une des dernières activités que l’on a faites, c’est prendre une marche avec le cheval, toute seule. Il faut se faire confiance. Quand on revient sur le chemin du retour tu te dis j’ai réussi. Tu transposes ça dans la vie, il y a des obstacles que tu demandes comment tu vas faire pour passer à travers tout ça, par où je commence. J’ai toujours cette image qui me revient, me voir partir avec le cheval. Ça renforce», confirme Mélanie Tremblay.

Le Centre du cheval enchanteur aide depuis des années des enfants autistes ou avec des troubles de comportement et d’apprentissage. Le volet adulte est tout récent.

«Les parents se sont mis à dire ‘ce serait le fun avoir des sessions pour nous’. On a joint la relation avec les chevaux avec le côté  comment on vit les émotions. Avec les chevaux, tu es obligé de prendre ta place», explique l’instructeur et propriétaire, André Rochefort.

«Évidemment, nous, on n’est pas des thérapeutes, on n’est pas des psychologues. C’est le cheval qui est le thérapeute, nous on est l’accompagnateur», distingue l’ancien intervenant en santé mentale, François Desjardins.

Il y aurait plusieurs parallèles à faire entre les relations avec les chevaux et celles interpersonnelles. «On n’avait jamais le même cheval à chaque fois qu’on venait faire les séances ici. Donc dans la vie de tous les jours, on croise des gens avec qui on a un peu plus de misère à prendre notre place. Et il faut alors sortir notre chambrière et c’est là qu’on vient transposer les conseils», illustre Mélanie Tremblay.

«Si tu gesticules trop et que tu veux lui parler, il ne comprend plus rien. Des fois tu arrives devant un ami et tu lui dis bonjour sans le regarder. Le cheval,  si tu y dis bonjour, il faut que tu le regardes», complète André Rochefort.

Selon les instigateurs du projet, l’équithérapie est le moyen naturel par excellence pour retrouver le sourire.