Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Zone jaune : Une rencontre annulée à l’origine du statu quo

Publié le 2 juin 2021 à 16:43, modifié le 3 juin 2021 à 15:08

Par: Patrick Giguère

Alors que la Côte-Nord, l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec profiteront d’assouplissements dès lundi prochain, en passant en zone verte, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine devront patienter. Pendant que la population gaspésienne mise sur la prudence, les élus de l’archipel exigent que Québec change son fusil d’épaule.

Pourquoi la Gaspésie et les Îles doivent rester encore en zone jaune? Une réunion qui devait se tenir dimanche entre la santé publique régionale et les hautes instances gouvernementales a été annulée. C’est ce qui expliquerait en partie cette prise de décision.

« Il y a eu une interprétation un peu, pas tout à fait adéquate de notre situation épidémiologique. (…) C’est quand même un peu décevant, un peu plate, mais c’est un processus qu’on a habituellement et qui n’a pas fonctionné cette fois-ci » , mentionne le directeur régional de la santé publique de la Gaspésie-Les-îles, Yv Bonnier-Viger.

Il y a aussi les éclosions dans les écoles de Saint-François-d’Assise et de Matapédia ainsi que celles en Haute-Gaspésie qui auraient pesé dans la balance.

« Les éclosions comme telles sont résolues puis les gens qui risquent de développer la maladie sont déjà isolés, donc ça devrait bien aller » , assure le docteur.

La population gaspésienne prend la situation avec un grain de sel.

«Je vais te dire que c’est correct parce qu’il y en a encore qui ne font pas attention. Et si ils mettent ça en vert, on tombe dans la marde!» , s’exclame Mario Caissy.

«On est tanné un petit peu, mais ce n’est pas grave, on est correct avec ça. On va s’adapter » , mentionne une femme rencontrée dans le stationnement du Metro de Carleton-sur-Mer.

Le passage au palier vert aurait permis de recevoir à la maison trois familles différentes plutôt que deux. Des assouplissements supplémentaires dans les sports intérieurs et extérieurs, pour les rassemblements et lors de visites dans les résidences pour aînés ou CHLSD sont aussi inclus dans le plan de déconfinement.

« Ça n’a pas de vraie conséquence. C’est plus symbolique » , estime Yv Bonnier-Viger.

Les élus des Îles-de-la-Madeleine ne le voient du même œil. Le maire rappelle l’existence d’un décret voté en 2016 par le gouvernement de Philippe Couillard qui reconnaît le caractère particulier des insulaires.

« On a l’impression d’être complétement oublié dans la carte du Québec. On ne demande pas un traitement de faveur loin de là, mais un traitement en toute équité qui correspond à notre réalité d’insulaire qui a une discontinuité physique avec notre propre région » , s’insurge le maire de l’archipel, Jonathan Lapierre.

«Il faut considérer les deux régions comme distinctes sur le plan épidémiologique. La réalité insulaire faut un moment donné être comprise par le gouvernement » implore le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.

On n’enregistre aucun cas depuis janvier dernier et seulement 39 depuis mars 2020. 80 % de la population de l’archipel a reçu au moins une première dose d’un vaccin de la COVID-19.

« On attend depuis 15 mois d’être libérée d’un certain point de vue de la pandémie. On a fait ce qu’on avait à faire » , ajoute-t-il.

À moins d’un revirement de situation de dernière minute, le passage en zone verte devrait être effectif à la mi-juin.