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« Le ministère de la Faune manque de transparence » , dit la ZEC

Publié le 14 juin 2021 à 17:05, modifié le 15 juin 2021 à 19:38

Par: Patrick Giguère

Le ministère de la Faune prend position dans le litige entourant la descente commerciale sur la rivière Bonaventure. Or, l’autorisation de commerce envoyée à Cime Aventures doit rester confidentielle. Un manque de transparence qui est déploré par les gestionnaires de la rivière.

Cette autorisation encadre les conditions de pratique pour la prochaine saison conformément à l’article 109 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (LCMVF).

Alors qu’il réclamait l’intervention du ministre, Pierre Dufour, en mai dernier, pour régler le conflit qui perdurait depuis décembre, la réponse de ce dernier est un non-sens aux yeux du président de la ZEC de la rivière Bonaventure.

« D’autant plus qu’on parle ici d’un territoire public qui appartient aux citoyens et citoyennes du Québec. (…) On trouve que le ministère aurait tout intérêt à user de transparence et à dévoiler les détails » , exige André Hébert.

Le plan de cohabitation prévoyait limiter le nombre d’embarcations commerciales à 150 personnes ou 100 embarcations par jour plutôt que 260 en 2020. « En raison du caractère navigable de la rivière Bonaventure au sens de la loi fédérale, le ministère et son délégataire ne peuvent interdire la descente de rivière en embarcation. Cependant, la Zone d’exploitation contrôlée (ZEC) de la rivière Bonaventure est en mesure de rendre effective plusieurs solutions énoncées dans le plan de cohabitation, car elle a le pouvoir, par exemple d’exiger l’enregistrement des usagers qui pratiquent des activités récréotouristiques à l’intérieur des limites de la ZEC ou d’interdire les activités de baignade et de plongée en apnée dans certaines fosses à l’intérieur des limites de son territoire » , explique par courriel une conseillère en communication du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

« Je suis un peu déçu du résultat, je ne vous le cacherai pas. Cependant, c’était à notre demande. Le ministre à ce niveau-là a fait son travail » , affirme-t-il.

Selon nos informations, même si CIME Aventures est écartée du plan de cohabitation, le ministère fait ses propres recommandations et exigerait à l’entreprise récréotouristique de réduire d’environ 30 % le nombre d’embarcations sur certaines portions du cours d’eau cet été. La directrice générale de l’entreprise se fait avare de commentaires sur l’autorisation de commerce temporaire qui doit rester secrète.

« On va continuer de travailler en étroite collaboration avec le ministère de la Faune pour trouver des solutions pérennes, autant pour la rivière, notre entreprise que pour la saine cohabitation », se contente de dire Élodie Brideau.

Le député de Bonaventure n’est pas étonné de la décision.

« Il y a beaucoup de monde. Ça jase fort, mais un moment donné il faut arriver à une posture d’équilibre et une régulation de l’utilisation de la rivière. (…) Je pense que tout le monde doit mettre de l’eau dans son vin et s’adapter à la nouvelle réglementation qui va être en vigueur » , dit Sylvain Roy.

La saison 2021 sera donc transitoire et les travaux se poursuivront dès l’automne pour mettre en place des solutions plus durables pour l’avenir.

Le ministère encourage les différents utilisateurs de la rivière à maintenir le dialogue afin d’arriver à des consensus sur les actions à mettre en place pour favoriser la cohabitation.