Visite du chantier à Saint-Clément : un pont qui sera unique au Québec
Publié le 18 septembre 2024 à 17:07, modifié le 18 septembre 2024 à 17:07
Par: Catherine Pellerin
Des travaux majeurs sont en cours depuis quelques mois à Saint-Clément, dans les Basques, pour ériger un nouveau pont sur la rivière Sénescoupé. La structure, qui est en construction, est la première du genre dans la province. CIMT-TVA a eu accès à cet impressionnant chantier.
La tâche est colossale : construire un pont unique au Québec.
« C’est un concept qui a été pensé et réfléchi à l’interne au ministère. En ayant ce style de pont, avec des arches en acier, on ne touche pas à la rivière », explique Sophie Gaudreault, porte-parole au ministère des Transports.
La structure, longue de 109 mètres, est inspirée d’un concept en Espagne. Elle sera érigée en amont du pont actuel, à environ 30 mètres du sol. Le site était parfait pour ce type de pont.
« La raison, c’est qu’on a vraiment une paroi rocheuse des deux côtés, la charge est directement transmise sur les fondations de roc », précise Maxim Rousseau, qui est chargé de projet.
Le chantier a débuté cet été et les assises en béton commencent à prendre forme. L’arche en acier sera construite en deux parties, de chaque côté de la falaise. Leur installation finale sera spectaculaire. Initialement à la verticale, elles seront descendues minutieusement à l’horizontale, pour se rejoindre au centre, et être solidement boulonnées.
« On va les descendre avec les treuils pour qu’elles soient attachées au-dessus de la rivière. Donc, on n’aura pas besoin d’aller dans la rivière pour faire l’érection de la structure, tout va se faire par en haut », décrit M. Rousseau.
Un procédé complexe et délicat, qui nécessitera des ancrages solides pour éviter que l’unité de fondation bascule lors de la manœuvre.
Au total, près de 150 tonnes en acier d’armature et 337 tonnes d’acier pour la structure du pont seront nécessaires.
Selon l’échéancier prévu, les travailleurs devraient finir d’installer la structure d’acier d’ici la fin décembre. À partir du printemps 2025, les travaux seront finalisés, avec notamment la construction du tablier en béton sur lequel les véhicules pourront rouler.
Le tracé de la route sera aussi modifié de chaque côté, pour des questions de sécurité routière. Le pont sera aussi plus large, pour permettre au VTT de circuler sur l’accotement.
La mise en service est prévue à l’automne 2025.
Travaux de démolition
Le vieux pont, construit en 1939, continue d’être accessible pendant les travaux. Le MTQ voulait éviter que les résidents et les agriculteurs du secteur doivent faire un détour de plus de 30 kilomètres.
Une autre opération de taille est prévue pour le démolir. Un chemin d’accès temporaire pour la machinerie sera aménagé en bordure de la rivière. Les travaux seront effectués seulement en 2026. Selon les normes du ministère de l’Environnement, il est impossible de se rendre dans le cours d’eau ou sur les berges entre le 1er juin et le 30 septembre.
« Le défi sera de récupérer tout le béton, sans que ça tombe dans l’eau ou dans la forêt. Il y a une portion qui va être démolie par en haut, elle sera démolie par la rivière avec des équipements qui ont 75 pieds de hauteur… ça va être un bon défi », affirme le chargé de projet.
Un attrait touristique?
Le projet de près de 25 M$ au total comprend même un belvédère qui sera aménagé à proximité l’ouvrage, dont certaines parties seront peintes en rouge pour rappeler tout le premier pont qui enjambait le cours d’eau.
« On espère que la municipalité va pouvoir en faire un attrait touristique avec le sentier pédestre qui passe à côté »
Un véritable défi d’ingénierie, qui risque d’attirer plusieurs curieux. Le ministère des Transports vise une durée de vie de 75 ans pour cette infrastructure.