Les témoignages pour saluer son œuvre et l’homme qu’il était se multiplient depuis l’annonce de son décès confirmé par sa fille Mélanie Beaulieu, hier soir. Victor-Levy Beaulieu, a fait rayonner la région du Bas-Saint-Laurent, et son œuvre littéraire au-delà de nos frontières, laisse derrière lui un grand héritage culturel.

Victor Levy-Beaulieu a terminé d’écrire son dernier chapitre dans sa résidence, entouré notamment de sa fille Mélanie Beaulieu. L’écrivain de Notre-Dame-des-Neiges bien connu pour son look singulier a été un auteur littéraire prolifique, mais aussi un mentor pour bien des artistes.

« Je crois que Victor Lévy-Beaulieu est l’auteur le plus important du Québec », débute le comédien Yves Desgagnés.

« On est un peu tous des enfants de VLB et de son travail dans le bas du fleuve pour ceux qui sont en littérature assurés », ajoute l’artiste multidisciplinaire du Bas-Saint-Laurent, Mathieu Barrette.

Il a vendu sa première maison d’édition en 1985 pour ensuite fonder les éditions Trois-Pistoles. L’auteur à succès compile plus de 45 ouvrages. Il a reçu quelques prix dont celui du gouverneur général du Canada en 1974 pour «Don Quichotte de la démanche». Il y a deux ans, il devait recevoir le prix de Brive en France, mais il n’avait pu le récupérer en Europe en raison de son état de santé.  Il est à ce jour le seul Canadien à avoir eu cet honneur.

« Pour lui, le nationalisme passé par la littérature », selon Yves Desgagnés.

« C’était l’affirmation du Québec, du Québec culturel, oui,  mais du Québec politique aussi et aussi du Québec théâtral », précisent André Morin, un ami et l’ancien adjoint de monsieur Lévy-Beaulieu pendant 15 ans aux Éditions Trois-Pistoles.

Dans les années 1990, il a fondé le Caveau-Théâtre de Trois-Pistoles.

« Il y avait ce qui vaut au théâtre-là qui était toujours plein à chaque représentation. Il y a aussi Bouscotte qui parlait beaucoup de la région », explique Dany Larrivée, le directeur général à la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges.

VLB était reconnu pour son franc-parler et son côté provocateur, ce qui lui a valu de faire partie de l’imaginaire collectif avec son livre et téléroman «l’Héritage».

« J’ai hérité du rôle de Junior, osti toasté des deux bords. D’ailleurs il n’y a pas une journée où je ne sors pas de chez moi, bien que ça fasse 35-40 ans qu’on a enregistré ça, sans que quelqu’un ne me crie : Hey, le Toster », lance l’interprète de Junior, Yves Desgagnés.

Victor-Lévy Beaulieu était un passionné comme le racontent ses amis.

« Lévis me demandait de descendre de mon bureau au deuxième et là je retournais le retrouver à sa table en bois de pommier. Les discussions n’avaient plus de fin, c’était un privilège », se remémore André Morin.

« On a eu des discussions qui pouvaient s’étaler jusqu’à 11 heures », raconte Dany Larrivée, le dg à la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges.

Selon les citoyens, un hommage serait de mise pour célébrer l’ensemble de son œuvre.

« Ça mériterait ça, c’est un personnage clé ici à la municipalité de Notre-Dame des neiges. »

« C’est un monument, un grand personnage. »

« Une belle occasion pour souligner son départ au Québec et au Bas-Saint-Laurent aussi »

Trois-Pistoles mettra ses drapeaux en berne. L’homme qui a marqué le Québec pourrait avoir droit à des funérailles nationales. Sa famille se dit ouverte, si le gouvernement décide de l’offrir.

« Oui pour lui et sa mémoire, je trouverais ça important. »

« Outre les funérailles nationales, il y a sûrement quelque chose d’autre qu’on peut lui faire pour lui rendre hommage », selon d’autres citoyens.

« Il aimait la simplicité, je ne crois pas, mais il le mériterait », se questionne André Morin.

Une célébration privée a eu lieu ce matin. Le 2 septembre, le jour de l’anniversaire de VLB, une autre est prévue pour les gens de la région. Une occasion de lui dire un dernier au revoir.

« Je t’aime beaucoup », termine en peine son bon ami André Morin.