Vétusté des Cégeps : Le Cégep de La Pocatière soumis à l’audit de la vérificatrice générale
Publié le 24 mai 2024 à 16:43, modifié le 24 mai 2024 à 16:43
Par: CIMTCHAU
Un récent rapport de la vérificatrice générale du Québec brosse un portrait préoccupant des Cégeps de la province. Près des deux tiers sont jugés en mauvais ou très mauvais état. Un établissement de la région, le Cégep de La Pocatière, est au cœur de cette analyse.
Dans son rapport, la vérificatrice générale reproche notamment au ministère de l’Enseignement supérieur d’approuver des projets jugés moins prioritaires par les cégeps, au détriment de ceux ayant une côte de priorité plus élevée, et ce, sans justification.
Ce scénario s’est produit avec des travaux qui avaient été réclamés pour des résidences étudiantes, au Cégep de La Pocatière. Après s’être vu refuser les fonds demandés, les infrastructures en question se sont gravement détériorées. Infiltrations d’eau, problèmes de moisissures, façade qui menace de s’effondrer… Pour assurer la sécurité des étudiants, le Cégep a donc fermé la résidence. L’établissement a aussi dû puiser dans ses propres fonds pour pallier l’urgence des rénovations. « C’est plus de quatre millions de dollars et ça a été financé à même les fonds propres du Cégep », déplore Marie-Claude Deschênes, directrice générale du Cégep de La Pocatière.
Elle dénonce aussi les délais exagérés pour obtenir du financement, même pour des travaux prioritaires.
Un autre dossier urgent est celui de la rénovation de la piscine du Cégep, fermée depuis mai 2023 en raison de la dégradation du bassin. Les fonds nécessaires se font toujours attendre malgré des années d’attente, comme l’explique la directrice générale : « Ce projet-là a débuté en 2021. On est rendus en 2024, puis je n’ai pas encore une pelletée de terre de faite. »
« Le délai entre le moment où l’on dit “oui, il faut faire le projet” et le moment qu’on accorde le financement, il est trop long. C’est ce qui fait qu’on est obligé de retourner en deuxième appel, pour reconfirmer les budgets », déplore-t-elle.
La rénovation de la piscine revêt pourtant une importance capitale pour la communauté locale. Il s’agit de la seule piscine dans un rayon de 60 km, sur le territoire de deux MRC. « C’est une piscine qui est utilisée à presque 90 % par la communauté », explique Marie-Claude Deschênes.
Elle lance un appel au ministère de l’Enseignement supérieur pour une meilleure communication et une accélération des processus de financement, espérant que les recommandations de la vérificatrice générale seront prises en compte : « Chacun a ses moyens, ses prérogatives et ses processus. Je pense qu’il faut alléger les processus et avoir une meilleure communication entre les cégeps et le ministère. […] J’ai confiance que ça va faire avancer les choses, ne serait-ce que pour le volet des résidences étudiantes. Le logement étudiant, c’est un enjeu partout. »
Au Cégep de La Pocatière, la liste des projets à réaliser est longue, mais l’engagement envers leur accomplissement reste indéfectible, comme le souligne Marie-Claude Deschênes : « Notre cégep, il est beau, il est propre, il est sécuritaire, au moment où l’on se parle. Mais il y a quand même un défi pour le bâtiment, en ventilation, en électricité, en plomberie, la façade, etc. On va faire tout ce qu’on peut pour maintenir notre bâtiment en bon état. »