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Vente de tabac aux mineurs: des commerçants dénoncent les méthodes d’inspection

Publié le 21 décembre 2021 à 10:19, modifié le 21 décembre 2021 à 12:25

Par: CIMTCHAU

Des marchands de cigarettes de la Gaspésie sont en colère contre la direction de l’inspection et des enquêtes du ministère de la Santé et des Services sociaux. Ils dénoncent les méthodes utilisées pour vérifier s’il y a vente de tabac aux mineurs.

Pour faire respecter la Loi concernant la lutte contre le tabagisme et la vente aux mineurs, le service d’inspection du ministère de la Santé envoie des clients-mystères, âgés de 16 ans, pour acheter des cigarettes.

Nicolas Johnson, propriétaire du dépanneur Pharillon 2000 à Nouvelle, raconte comment ça s’est passé: « (…) le jeune est arrivé, 6 pieds et 2, il pesait au-dessus de 200 livres, un costaud, il avait l’air plus vieux que moi et j’ai 25 ans. On lui a vendu des cigarettes. (…) Moi, ma caissière qui a vendu les cigarettes à ce jeune-là, ça faisait 18 ans qu’elle travaillait ici, ça fait 18 ans qu’elle carte des jeunes. »

Si la caissière était expérimentée au dépanneur de Nouvelle, ce n’était pas le cas à la Coop-IGA de Maria.  Le port du masque, ces derniers mois, complique aussi l’estimation de l’âge des clients. « Ils choisissent l’employé le plus jeune, puis en plus cette année, c’était masqué, avec le masque COVID », explique Claude Carrier, directeur général de la Coop-IGA de Maria.

Les marchands déplorent également le moment de l’année choisi pour effectuer les inspections. « Ils viennent toujours dans la même période critique de l’année.(…) Au mois de juillet où est-ce que l’achalandage est au maximum », ajoute le directeur général de la Coop-IGA.

Selon l’Association des marchands, dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), l’été dernier, en Gaspésie, une trentaine de marchands se sont fait prendre à vendre des cigarettes aux clients-mystères… mineurs. Ils ont tous reçu des amendes. Denis Poirer, le représentant des ventes de l’AMDEQ indique le montant des amendes : « L’employé, c’est 500 dollars, plus les frais de 250 dollars. L’employeur, c’est 2 500 dollars, plus les frais, ce qui fait 3 750 dollars.»

Le propriétaire du dépanneur Pharillon 2000 dit suivre les recommandations du ministère et de son Association quant à la formation de ses employés. « Absolument, c’est important de former les employés, on a une grosse part de responsabilité là-dedans.  Et il ajoute : Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de vérifications. »

Le ministère de la Santé et des Services sociaux n’a pas voulu nous accorder d’entrevue. Par courriel, on nous a répondu que « (…) L’intention du ministère n’est pas de piéger les commerçants, mais de vérifier que les mineurs ne peuvent acheter du tabac. Nous sélectionnons nos jeunes avec un souci que ceux-ci soient représentatifs d’une personne mineure. »

Denis Poirer, le représentant des ventes de l’AMDEQ n’est pas de cet avis. « Le gouvernement ne veut pas sensibiliser, il veut pénaliser parce qu’il y a beaucoup d’argent en jeu, là-dedans. »

Selon les documents obtenus par l’Association des marchands, dépanneurs et épiciers du Québec, grâce à la Loi d’accès à l’information, nous avons pu estimer à plus de 1 million et demi de dollars l’argent récolté par le gouvernement du Québec avec les amendes, entre 2014 et 2018.

Nicolas Johnson va se défendre: « Je vais contester, je vais aller me défendre, je vais amener des faits. »

Certains marchands ont contesté,  dans le passé, et ont gagné leur cause. Principalement, en démontrant, photo ou vidéo à l’appui, que le client-mystère avait l’apparence d’un adulte.