Une résidence qui change la vie de jeunes adultes autistes
Publié le 12 mai 2025 à 15:58, modifié le 12 mai 2025 à 17:43
Par: Catherine Pellerin
Il y a maintenant plus de 2 mois que la Résidence Doris-Dickner à Rivière-du-Loup a ouvert ses portes. Ce milieu de vie, qui héberge de jeunes adultes ayant un trouble du spectre de l’autisme, fait une réelle différence.
Parmi les huit résidents : Anabel, 23 ans. Elle a enfin son chez-soi et vole maintenant de ses propres ailes.
« C’est d’être capable de faire mes choses moi-même quand j’en ai envie », lance la jeune femme, qui fait visiter avec fierté l’ancien presbytère, qui a été complètement transformé.
« Ça faisait quelques années qu’elle démontrait un grand désir d’autonomie », explique sa mère, Nadia Viel.
« C’est quand même une grande étape de passer de chez maman et papa à être dans un nouveau milieu, un nouvel environnement avec des nouvelles personnes, des nouveaux intervenants et des colocs aussi. C’est beaucoup de changements et je la sens tellement épanouie. Je suis tellement fière », poursuit-elle avec émotion.
« De les voir cheminer à devenir des adultes, autonomes, fiers avec leurs responsabilités, c’est vraiment magnifique », constate pour sa part Pascale Fillion, la directrice générale de la Résidence Doris-Dickner.
Le déménagement des résidents s’est fait en douceur, de façon progressive. Ils se sont tous très bien adaptés à leur nouvelle maison.
« C’était un peu stressant, mais je savais que j’avais plein de monde qui allait m’aider », témoigne Anabel.
Les 8 colocataires ont leur chambre, qu’ils peuvent décorer à leur image. Ils sont autonomes, même s’ils demeurent entourés par des intervenants. Ils participent à des activités, font leur horaire et différentes tâches de la vie quotidienne, comme leur lavage. Chaque jour, ils prennent leurs repas ensemble.
« Ils apprennent à se connaître et se respectent beaucoup. Le respect et l’amour sont là, et ça devient une famille », affirme Mme Fillion.
La résidence comprend notamment une salle multisensorielle, une salle pour faire du sport, un salon qui sert cinéma, un local informatique ou encore, une 9e chambre qui permet d’offrir du répit. Un centre de jour et un service de gardiennage sont aussi disponibles. Le projet de 5,4 M$ a vu le jour après 9 ans de démarches. Cette résidence, qui est la seule du genre dans l’Est-du-Québec, vient répondre à un réel besoin.
« Ce serait bien qu’il en ait plus parce que les besoins sont tellement grands. Des personnes qui vivent avec un TSA, on en compte beaucoup », déclare la maman d’Annabelle.
Le soulagement est grand également pour les parents, qui sont convaincus que leurs enfants seront heureux et entre bonnes mains, pour des années.