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Une harde de caribous « virtuellement éteinte » dans Charlevoix

Publié le 17 mai 2023 à 16:59, modifié le 17 mai 2023 à 17:52

Par: Laurence Frappier

Les actions prises pour assurer la survie des caribous forestiers ont été jugées insuffisantes, lors d’une conférence présentée en Alaska la semaine dernière.

Le chercheur Martin-Hugues Saint-Laurent déplore l’incohérence entre les mesures de sauvegarde et l’exploitation forestière, qui constitue la principale menace du caribou. Dans sa conférence, il a présenté un tour d’horizon des décisions prises pour la conservation de l’espèce dans les 30 à 40 dernières années au Québec, et de l’absence ou de la quasi-absence d’effets positifs qu’elles ont eues.

En effet, selon le professeur titulaire en écologie animale à l’Université du Québec à Rimouski, les actions de sauvegarde, telles que la garde en captivité, les enclos de maternité et le contrôle des prédateurs, ne suffisent pas à contrecarrer les effets de la coupe forestière et de la construction de chemins forestiers. Si bien que certaines hardes se retrouvent en voie d’extinction, comme celle de Charlevoix.

« Il reste moins de 20 individus dans un enclos, présentement. Certains biologistes au Canada jugent très sévèrement ça, et un nombre de ce type-là est parfois considéré comme une harde qui est virtuellement éteinte, alors qu’on avait, pas plus tard qu’il y a 10 ans de ça, 80 individus. On sait exactement comment faire pour rétablir ça. La seule chose qu’il faut voir maintenant, c’est comment on va implémenter et accélérer l’implémentation de mesures qui vont permettre le rétablissement du caribou. La séance sait quoi faire, il faut juste avoir, maintenant, le leadership politique de le faire », explique Martin-Hugues Saint-Laurent.

La culture de l’attentisme

Martin-Hugues Saint-Laurent dénonce la réalité de l’attentisme, ou du « wait and see » : « Plusieurs des décisions passées nous ont fait perdre plus de temps et de marge de manœuvre que ça a eu d’effets positifs. Si on pense, par exemple, dans les dernières années, à la Commission indépendante sur les caribous, ou au report de la stratégie, ou même à la nécessité d’avoir une méta-étude. »

Selon lui, l’attentisme doit être renversé collectivement afin de procéder à l’adoption de mesures concrètes.

Implication dans les décisions

Le professeur déplore que plusieurs décisions sont prises sans consulter les spécialistes du milieu universitaire, et souhaite qu’ils soient réinvités à la table de discussion.

« On a travaillé pendant des décennies avec le gouvernement du Québec et à plusieurs familles de projets fauniques particuliers, particulièrement sur le caribou, mais le fil conducteur a été coupé à l’arrivée de la CAQ au pouvoir. »