La compagnie d’ingénierie chinoise Sichuan Chuankang Wubang a démontré un intérêt à construire un pont sur le Saguenay. « Ces gens-là sont à la recherche de contrats internationaux. Ils ont la capacité financière et technique de les réaliser et ils vont de l’avant. Ils cherchent des opportunités et il y en a une ici », explique Marc Gilbert, président de la Société du Pont sur le Saguenay.

La Société du Pont sur le Saguenay rêve d’une telle structure depuis près de 20 ans. Selon son président, l’expertise des ingénieurs chinois serait bénéfique pour l’élaboration du projet. « C’est sûr qu’ils vont prendre de l’expertise locale pour les tunnels, mais pour le pont, tout est fait en Chine. Cette expertise-là n’existe pas en Amérique du Nord », continue Marc Gilbert.
Pour le préfet de la MRC de Charlevoix-Est, Sylvain Tremblay, l’intérêt d’investisseurs étrangers est l’occasion parfaite de faire avancer le dossier auprès du ministère des Transports : « Je pense que ce serait le temps qu’on s’assoit et qu’on travaille sur quelque chose de sérieux par rapport à ça. Avec des vrais chiffres et avec de l’expertise internationale. Puis, si les Chinois veulent le bâtir et le payer et nous le faire payer, on va le payer, mais on va au moins entrer dans les années 2000. »

Les avis sont partagés quant à réalisation du projet par une firme étrangère.

« Tout investissement est toujours bon, toujours rentable. Que ce soit fait par un Chinois ou un Québécois, c’est rentable », affirme un usager de la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine. « Peu importe l’investissement, si on est pour avoir un pont tant mieux. Je pense que ça va plaire à tout le monde. Ça va faciliter la vie à tous les automobilistes et les camionneurs aussi », ajoute un autre.

À Baie-Sainte-Catherine, on s’inquiète des répercussions d’un pont pour l’économie du village. Le maire de Baie-Sainte-Catherine ne se dit pas contre un pont, mais pas non plus pour, à n’importe quel prix. « Est-ce qu’ils vont passer en dehors de Baie-Sainte-Catherine, est-ce qu’ils vont passer la moitié du village de Baie-Sainte-Catherine? Là, on devient un village-dortoir. Le pont, il peut nous amener du progrès comme il peut nous nuire plus qu’autre chose », affirme Donald Kenny.

L’entreprise chinoise payera plus de 200 000$ pour être représentée par un lobbyiste canadien jusqu’en juillet 2020.