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Une année qui s’annonce productive pour les pêcheurs et les transformateurs de sébastes

Publié le 7 juillet 2025 à 18:01, modifié le 7 juillet 2025 à 18:01

Par: Henri Paquette

La deuxième saison de pêche commerciale au sébaste est officiellement commencée depuis le 15 juin et déjà, on envisage de transformer le quadruple des quantités de l’an dernier.

On parle d’un million de livres de sébastes qui seront transformés en filets par l’entreprise Les Pêcheries Gaspésiennes. C’est tout un bond comparativement aux 240 000 livres de sébastes transformées l’année dernière, alors que la pêche de ce poisson venait tout juste d’être réautorisée.

L’avenir est prometteur pour l’entreprise de Rivière-au-Renard. Le marché du sébaste est relativement nouveau, et les Pêcheries gaspésiennes en profitent pour se positionner favorablement dans ce nouvel environnement.

« C’est sûr que c’est positif pour nous, avec la disparition du Flétan du Groenland. Depuis les dernières années, le sébaste est une façon pour nous de remettre du poisson dans l’usine, de transformer et de faire travailler nos gens », mentionne Olivier Dupuis, co-propriétaire des Pêcheries Gaspésiennes.

Mais derrière cet enthousiasme, des défis réels persistent pour les transformateurs de sébastes. Le moratoire, qui a interdit la pêche aux sébastes pendant une trentaine d’années, a considérablement réduit le marché de ce petit poisson rouge.

« Étant donné que la pêche avait été arrêtée, il y avait plus nécessairement beaucoup de capacités de transformation de ce poisson-là, et il y avait des marchés à reconquérir. Les marchés ont perdu l’habitude d’acheter et de consommer du sébaste, donc ce sont des choses qui doivent se faire graduellement dans le cadre de la transformation, avec des investissements », soutient Patrice Élément, directeur de l’Office des pêcheurs de crevettes du Québec.

Olivier Dupuis soutient que des investissements gouvernementaux sont nécessaires pour aider les usines à diversifier leurs marchés. Cela permettrait aussi aux usines de s’adapter à la transformation de cette espèce pour en faire des produits.

« On (s’est inscrits) dans le fond des pêches. Normalement, on a été acceptés, sauf qu’on ne sait pas quand la ministre va rouvrir le fond des pêches. Mais on demande à ce que ce soit le plus rapidement possible pour nous permettre de nous donner un coup de pouce dans notre projet d’équipement », illustre-t-il.

Même son de cloche pour le député fédéral Alexis Deschênes.

« On s’attend à ce que le fond des pêches revienne. Il y aura peut-être des sommes que le gouvernement pourrait offrir à des secteurs pour permettre l’innovation et le développement d’une nouvelle filière, alors ça, c’est une opportunité », soumet le député de Gaspésie-Les-Îles-de-la-Madeleine-Listuguj.

Autre enjeu pour le transformateur Olivier Dupuis : celui de la taille des poissons. Il espère que les pêcheurs seront bientôt autorisés à pêcher dans des milieux où les sébastes sont plus gros. C’est qu’il négocie présentement avec les Centres de santé et de services sociaux pour les approvisionner en sébastes.

« L’enjeu qu’on a c’est qu’il faudrait enlever la peau. Puis actuellement, la grosseur des sébastes ne nous permet pas de l’enlever, donc c’est sûr qu’il faut qu’on travaille en collaboration avec eux pour trouver une solution pour être capable de rentrer ces produits-là dans les CISSS », admet-il.

Le secteur des pêches est enthousiaste de reprendre la pêche du sébaste, mais il est clair que de reconstruire une filière stable nécessitera des efforts continus, surtout après une longue période de non-activité.